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Mon métier, ma passion sinon rien ?

Faire de sa passion son métier : mythe ou objectif ?
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« Oui chef ! J’aime mon métier chef ! »

« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. »
C’est une citation de Confucius que nous retrouvons de plus en plus souvent sur les CV.

Elle date du Ve siècle avant JC et nous l’interprétons comme un objectif d’épanouissement passionné au travail. Une injonction qui prend, après le Covid et l’inquiétude ambiante sur l’avenir, pleinement son sens. Et non, cela ne concerne pas seulement les nouvelles générations.

Pourtant, cette phrase des Analectes (livre 6) est à remettre dans son contexte*. En l’occurrence, la citation est ambigüe car elle dit « Il vaut mieux l’aimer que de la connaître seulement, et il vaut encore mieux en faire ses délices que de l’aimer seulement » et se réfère à la vertu ou rectitude, mentionnée au verset précédent. Au mieux à l’étude, apparemment pas au travail…

De plus, cette voie vers le bonheur professionnel s’inscrit en opposition totale avec l’origine étymologique du mot travail. Travail viendrait en effet de Tripalium, un instrument de torture composé de trois pieux. De là à conclure que le travail est donc un labeur contre-nature, il n’y a qu’un pas.

En tout cas, nous pouvons légitimement nous poser la question : métier-passion, mythe ou objectif ?

« Tu fais quoi dans la vie ? »

Cette question est l’une des premières questions posées quand nous rencontrons quelqu’un lors d’un apéro, d’un match ou d’une fête. Et elle est parfaitement symptomatique de la place du travail dans nos sociétés : nous sommes définis, rangés dans une catégorie, jugés par notre métier. Il fait partie intégrante de notre identité.
Nous aspirons donc à être fiers de notre profession et du sens sociétal qu’elle porte. Parce qu’elle nous définit.

Ces dernières années, la démocratisation du freelancing, l’essor de l’industrie des loisirs, les réseaux sociaux (et bien sûr le confinement) semblent avoir redistribué les cartes. Prof de patins à roulettes, blogueur jeux vidéos, céramiste, coach de vie… Tout est désormais possible !

Connaissez-vous le classement des meilleurs jobs de rêve ? Savez-vous quel est le trio gagnant ?

En faisant de notre passion notre gagne-pain, nous marquons notre appartenance communautaire au fer rouge dans nos vies.
Nous prenons donc le pouvoir sur notre quotidien et nous lui donnons le sens voulu. Chaque jour est rempli d’un plaisir de transmettre et d’un besoin de reconnaissance encore plus forts.
La rémunération n’est plus dans ce cas un critère principal, on a conscience que c’est le prix à payer pour être mieux dans son job, mieux dans sa vie.

Le virage est pris : le travail n’est plus qu’un simple moyen de subsistance.

« Je brûle de passion pour mon métier. »

En finir avec les bullshit jobs**, c’est une forme de bienveillance envers nous-même. Mais professionnaliser une passion voire un loisir, est-ce vraiment le saint Graal professionnel ?

Exercer jour après jour ce qui nous fait vibrer nous impose une exigence de résultat et de perfection qu’on n’a pas toujours en tête lorsqu’on rêve de changer de job. Gare à la chute. Notre passion se transforme et le plaisir peut diminuer. Parfois même, justement, parce qu’on se donne à corps perdu dans notre passion en s’investissant totalement dans cette nouvelle activité.

Le bore-out s’éloigne de notre quotidien, super. Mais la passion de notre métier n’éloigne pas le burn-out (RV ici pour tout comprendre sur le burn-out, le bore-out et le brown-out).
Se consumer pour une passion est-il plus acceptable que se consumer pour un métier dans lequel nous nous ennuyons ? Là est la question.

« Je combats, tu combats, il ou elle combat. »

Et puis passion et métier : après tout, le combat est le même.
C’est au fil d’un apprentissage que nous parvenons à la maîtrise des compétences requises pour être expert.e, « employable » ou « bankable ».

Nous oublions peut-être ces années d’entraînement (physique ou intellectuel) qui nous ont permis d’acquérir un réel savoir-faire, mais aussi des softskills, ces compétences « douces » tant attendues dans le monde professionnel. Cela dit, il faut savoir que ce sont justemenet celles-ci qui sont beaucoup plus facilement transférables sur un nouveau métier.

Nos parcours scolaires nous orientent en fonction de nos forces et faiblesses, avec plus ou moins (plutôt moins apparemment) de succès d’orientation.
Mais nos jeunes ont une vision bien différente de celles de leurs aînés (qui ont souvent trop écoutés les conseils autour d’eux pour choisir une voie ou un métier… quand ce n’est pas complètement par hasard avouons).

Ces jeunes en effet ont la volonté dès le début de suivre une vocation et de privilégier ce qu’ils aiment faire. Un métier peut se transformer en passion. Mais une passion aussi peut se transformer en métier.
C’est peut-être votre cas d’ailleurs ?

Chez Elaee, nous sommes convaincus que le bien-être prévaut sur tout.
Savoir trouver le sacro-saint équilibre vie pro/vie perso est primordial pour exercer une activité en toute sérénité. Parce que nous sommes convaincus qu’on ne fait bien que ce qu’on aime faire.

N’oublions pas ces chiffres : à 78 ans, un être humain aura passé 28 ans à dormir, 10 ans à travailler, 9 ans à regarder un écran et 4 ans à manger…

Bref, c’est le projet de vie et le projet pro des candidats qui est l’axe majeur de notre métier de recruteur. A charge pour nous de bien comprendre la recherche des candidats.
Et de mettre le bon poste en face.

* Merci à Yves Goulnik qui nous a éclairé sur la citation de Confucius.
**Littéralement « boulot de merde ». Autrement dit, boulot vide de sens.

 

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