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Les nouvelles égéries des marques… créées par l’IA
En tout cas, ça pose question…
Les égéries IA : quand les avatars prennent la pose pour les marques
Laila Khadraa, ça vous dit quelque chose ? Cette influenceuse au sourire ravageur est la nouvelle ambassadrice de Puma (après Rihanna et Neymar Jr) au Maroc. Mais surprise : elle n’existe pas !
Laila est une égérie virtuelle, créée de toutes pièces grâce à l’intelligence artificielle. Et elle n’est pas seule dans sa catégorie : les marques du monde entier adoptent ces avatars digitaux pour incarner leurs valeurs, séduire les jeunes générations et révolutionner leur communication.
Une tendance qui s’impose
Si Laila Khadraa fait sensation, elle rejoint le cercle grandissant des égéries virtuelles. Le nom le plus célèbre dans ce domaine ? Hatsune Miku, une chanteuse virtuelle japonaise qui a conquis la planète avec ses concerts en hologramme, ses millions de fans et ses collaborations avec des marques comme Google, Louis Vuitton et Coca-Cola. Elle a bien sûr son propre site internet : Piapro.net.
En parallèle, d’autres avatars comme Lil Miquela, un mannequin virtuel californien qui cumule déjà 2,5M de followers sur Instagram, ou encore Noonoouri, égérie digitale aux traits futuristes, prêtent leur image à des campagnes prestigieuses (Prada, Versace, Dior).
Ces personnages, mi-réels, mi-imaginaires, permettent aux marques de s’affranchir des contraintes traditionnelles des égéries humaines : pas d’agenda chargé, pas de scandale, et une capacité infinie à se réinventer selon les besoins.
Côté marketing, l’intérêt est évident : une maîtrise totale de l’image, une personnalisation au pixel près, et une vraie capacité à captiver une audience jeune, ultra-connectée et friande d’innovation.
Côté finance, le calcul est vite fait
Au-delà de l’innovation, choisir des avatars plutôt que de vraies personnes répond à une logique économique implacable. Collaborer avec une égérie humaine, surtout une célébrité, peut coûter des millions d’euros en cachets, négociations, déplacements et logistique. À l’inverse, une égérie virtuelle représente un coût initial élevé (création, modélisation, programmation), mais cet investissement est vite rentabilisé. Pas de salaire annuel, pas de droits à l’image en cas de réutilisation, et surtout, une flexibilité totale pour multiplier les campagnes dans le monde entier, sans limite de disponibilité ou de fuseau horaire.
De plus, ces avatars sont infatigables : pas de pauses, pas de risques de burn-out, et pas d’exigences de contrats faramineux pour apparaître dans une publicité ou un événement. Pour les marques, c’est aussi une manière d’éviter les imprévus, comme les scandales ou controverses qui pourraient ternir l’image d’une égérie humaine.
Mais côté RH, est-ce que ça ne coincerait pas un peu ?
Si ces égéries IA font le buzz, elles soulèvent aussi des questions dans le monde du travail.
Avec l’essor des IA dans la communication, le rôle des influenceurs « réels » est remis en cause. Les créateurs de contenus humains risquent-ils de se voir évincés par des avatars infaillibles ?
De plus, concevoir et gérer ces égéries numériques demande de nouvelles compétences (modélisation 3D, gestion des algorithmes de personnalisation…), qui pousse plus loin la transformation sur l’aspect technique des métiers de la communication, du marketing, du digital et de la création au sens large.
Enfin, il y a un impact sur l’authenticité, tellement demandée par les consommateurs dorénavant : s’ils trouvent séduisantes les égéries IA, ils pourraient aussi se lasser de ce côté artificiel. Peut-on vraiment s’identifier à une IA ?
Le défi pour les marques sera de jongler entre innovation et authenticité pour éviter le backlash.
Une révolution qui ne fait que commencer
Les égéries IA incarnent un tournant pour les marques et leurs stratégies de communication. Il ne s’agit pas là d’une simple tendance car ce dialogue est au cœur de la fameuse expérience client. Alors les égéries virtuelles, pour ou contre ?
Copyright : image tirée d’1 vidéo du compte insta de Laila.
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