Un Dircom diabolique fournisseur de fake news

On n’arrête plus les exemples de fake news et autres détournements d’information pour mieux pousser tel lobbying, tel Président, telle marque ou tel joueur de foot…

Quand Mbappé, au sujet d’une enquête suédoise pour viol, se plaint de fausses informations destinées à le discréditer (et cite son ex-club à qui il réclame 55 millions d’euros), c’est la découverte d’un fichier incroyable, créé par un ex-Dircom de l’industrie chimique qui est mis à jour.

Pire qu’un film d’espionnage, la BDD « Bonus Eventus »

Attention, on vous le dit. Ça ressemble à un scénario de film d’espionnage, et pourtant c’est entièrement vrai. Et ahurissant !

LightHouse Report, un média d’investigation collaboratif, a obtenu des documents internes d’une plateforme numérique américaine nommée « Bonus Eventus ». Cette base de données privée a été créée par l’ancien Directeur de la communication de Monsanto, Jay Byrne. Aujourd’hui à la tête de sa propre agence de relations publiques V-Fluence.

De quoi faire plier ceux qui dénoncent les pesticides

Bonus Eventus est destinée aux cadres de l’agro-industrie et accessible uniquement par cooptation. Et qu’est-ce qu’on y trouve ?

D’abord des arguments bien rédigés favorables à l’agrochimie, clairement destinés à influencer le débat public et influencer les décisions politiques.

Ensuite 500 fiches personnelles très détaillées concernant des chercheurs (épidémiologistes, biostatisticien, agronomes bio, …), des journalistes, des activistes ou des experts de l’ONU.

Attention à vous si vous faites partie des fichés, la plateforme sait tout de vous : adresse, détails du passé, valeur du logement, prénom des enfants, maladie de l’épouse…

Evidemment, on se pose la question de l’éthique et de l’intégrité qu’une fonction de Dircom est censée prôner. Clairement ici, les intérêts financiers passent avant tout et ça fait peur.
Mais cela pose aussi la question des fausses informations en général et de notre réaction face à elles.

Où l’on parle au même moment des méfaits de l’IA sur l’information

Sean Gourley a créé Primer, une startup spécialiste de l’analyse du langage par l’IA et, au Digital Growth Summit de Bruxelles il y a quelques jours, nous alerte sur la désinformation boostée à mort par l’IA.

Il nous éclaire sur cette guerre de l’information où se mêlent influence, doute et suspicion. D’après lui, l’espace médiatique est tellement pollué par un nombre d’informations grandissant qu’il devient impossible de savoir qui dit la vérité et qui ment. Qui profite alors de cette situation ? Le menteur bien sûr.

“Si tout le monde ment toujours, le problème n’est pas que vous commencerez à croire aux mensonges, mais que vous cesserez de croire quoi que ce soit, même la vérité. » dit-il.

Pour combattre ces opérations d’influence malsaine qui mettent à mal des personnes, des entreprises, des démocraties… Sean Gourley a évoqué des pistes de travail : la sensibilisation, l’éducation, la régulation, la transparence des algorithmes, la détection des contenus manipulés par l’IA grâce à de nouvelles technologies, ou même une coopération forte entre Etats.

Information et IA, une lutte pour la vérité qui ne fait que commencer.

Sources : LightHouseReport, Le Monde, Twipe