La carrière de la trésorière qui a « gagné » 100 millions

Une voleuse comme on les aime dans les films

On va commencer par la fin, parce ce que c’est carrément croustillant.
Ça se passe en août dernier, sur le tarmac de l’aéroport de Figari en Corse, où une jeune femme de 39 ans descend de son jet privé.
Installée en Floride et développant un business en architecture intérieure, elle se fait coincer parce que repérée grâce à ses posts sur les réseaux sociaux qui la montrent faire la fête à Mykonos ou frimer sur la côte amalfitaine en Italie.
Coincée parce que accusée d’avoir détourné 100 millions d’euros à son dernier employeur, Kiabi. Au moment de l’arrestation, elle a 500 000 euros de bijoux et de produits de luxe.

L’amour de l’argent dans le sang

Aurélie B. n’en est pas à son premier détournement. Elle a commencé sa carrière chez Cultura, dont le siège est à Bordeaux, et y a passé 12 ans. Elle décroche ensuite un poste de trésorière au sein d’une filiale de l’école Inseec. Là, elle récupère, grâce à de fausses factures, plus de 700 000 euros.

En 2018, on la retrouve, toujours trésorière, chez Kiabi, la marque de vêtements à petits prix, et c’est là, 4 ans plus tard, qu’elle détourne non pas 1 million, mais 100, sans que personne ne s’en aperçoive. Ce n’est qu’au moment de récupérer un investissement auprès de sa banque que la marque se rend compte qu’il lui manque… l’équivalent de 4% de son CA.
Kiabi c’est 616 points de vente dans 28 pays, un CA de 2,2 milliards d’euros en 2023.

Une histoire fascinante

Pourquoi est-ce qu’on est toujours très impressionnés par ces voleurs de haut vol. Parce qu’ils ont l’audace qu’on n’a pas certainement, qu’ils ont placé la liberté au plus haut sommet, au pouvoir que leur donne leur changement d’identité. Mais apparemment aussi, d’après les scientifiques, à la jubilation qu’on éprouve à les savoir retrouvés et punis.

Les séries comme « Inventing Anna », « Les rois de l’arnaque », « L’arnaqueur de Tinder », « D’argent et de sang » ou les histoires de mytho (cf. « Attrape-moi si tu peux ») sont autant de preuve de notre intérêt pour les escrocs, ou plus simplement, pour les faits divers. Même en sachant que cela fait appel à nos bas instincts de voyeurisme et de sadisme…

Heureusement il y a aussi des escrocs qui ont des valeurs… et encore plus notre admiration. Merci Arsène Lupin, Thomas Crown, Danny Ocean !