Le Magazine

Interview Elaee : Bernard Reybier chez Fermob, la conviction inébranlable

On s’est dit que, dans notre métier de recruteur, on rencontrait de belles personnes et qu’on pourrait vous en parler.
Bernard Reybier Fermob

Pour nous, le fabricant français de mobilier et accessoires d’extérieur Fermob est à la fois un client qu’on aime (entre autres pour sa passion du design), et une magnifique histoire d’entreprise.
Lorsque Bernard Reybier reprend un petit atelier de ferronnerie avec 9 compagnons en 1989, il ne sait pas encore que l’entreprise deviendra un groupe qui, en 2024, compte 600 collaborateurs, 3 sites de production en France et un CA de 160M€ avec 60% à l’export.
Et pourtant.

Pourtant, il leur a bien dit, aux salariés du tout début : « On est une entreprise mondiale ! »

C’est pour cette réussite entrepreneuriale, ce courage, cette conviction inébranlable et une curiosité à toute épreuve qu’on a choisi Bernard Reybier, Président du groupe, pour lui poser quelques questions…

3 mots clefs pour décrire votre métier :

Les 3 valeurs que je répète depuis 1989 : l’innovation, l’internationalisation et le design au niveau stratégique.

Ce que vous aimez le plus dans votre métier aujourd’hui ?

J’adore lancer des idées et les mettre en œuvre.

Le truc qui vous énerve le plus ?

Les gens qui ne comprennent pas assez vite et qui ne montrent aucune curiosité.

La décision qui a changé votre vie pro ?

Sur les 34 ans de Fermob, il y a seulement eu une année pour laquelle j’ai décidé de ne pas faire de bénéfices. Cela a été une des décisions les plus intelligentes de ma vie : en prenant le parti de ne pas bouger les prix (dans un contexte où la hausse des matières premières nous fragilisait), nous avons su garder le lien avec le consommateur.

L’outil (app, logiciel, newsletter, mag…) dont vous ne pourriez pas vous passer ?

Les Echos pour son regard sur l’économie économique mondiale, un journal de faits mais aussi d’opinions. J’aime beaucoup rebondir sur les opinions émises.

Le / la professionnel.le qui vous inspire ?

Lucien Muchembled, qui a été le Directeur général de mon collège à Annecy. Il a mis en place un système d’auto-discipline dès le début des années 60. En faisant élire, en fin de 3e, des chefs d’équipes, en organisant des séminaires de rentrée où l’on déchirait le règlement. Et où les élèves devaient le réécrire ensemble. Une façon originale de faire confiance à des jeunes et de les responsabiliser.

Le conseil que vous donneriez à qui veut exercer votre job ?

De bien se connaître. Je croise parfois des porteurs de projets qui n’ont clairement pas conscience des qualités nécessaires pour réussir.

Votre plus grand rêve ?

Je n’ai pas de plus grand rêve mais une immense gratitude par rapport à la vie qui m’a permis d’assouvir et de réaliser l’immense majorité de mes envies.
Dans l’entrée de l’entreprise un grand panneau marqué « Merci » vous accueille. On me demande parfois pourquoi. Mais c’est tout simplement pour dire merci. Merci d’être venu, merci d’être là, …
Je suis souvent surpris du manque de reconnaissance en général.

Quel est le métier que vous auriez rêvé exercer ?

Gardien de refuge (pour l’amour de la montagne). Ou alors architecte ou urbaniste.
Mais mon job est celui dont je rêvais. J’ai eu beaucoup de chance dans cette reprise d’une entreprise et ma force a été l’anticipation. Mon ambition n’était pas d’atteindre un certain CA mais plutôt de réussir un développement harmonieux. « On voit grand mais avec humilité ».

Je peux vous dire que la dizaine de personnes qui composait l’équipe lorsque j’ai repris l’entreprise m’a pris pour un fou lorsque je leur ai dit « On est une entreprise mondiale ». Dès le début, toutes les bases produits ont été pensées en français et en anglais. Aujourd’hui, Fermob réalise 50% de son activité à l’international.

Des anecdotes de recrutement ?

J’en ai plusieurs, oui. Par exemple, c’est en rencontrant dans le TGV de 6 h 15 une jeune femme assistante d’un grand couturier partant à un salon parisien, et en discutant avec elle, qu’elle est devenue ma 1re assistante, sans connaître mon métier ni mon entreprise.
Pour mon 1er poste de directeur d’usine de la production (alors 20 personnes), j’ai demandé de l’aide à un gros patron d’usine (300 personnes) pour définir le profil. Il s’est proposé de lui-même pour nous rejoindre.
Mon 1er poste en marketing, je l’ai proposé – toujours au feeling – à mon interlocutrice à la chambre de commerce auprès de qui je déposais mon dossier. Parce qu’elle n’arrêtait de me poser des questions, notamment sur le design (ce qui était moins courant à l’époque que maintenant).

Autant de collaborateurs qui sont restés très longtemps chez Fermob… et qui ont toujours été curieux.

Votre drogue préférée ?

La montagne.

Bernard Reybier pour Elaee

Photo de couverture Credit© Région Auvergne Rhône Alpes Guillaume Atger

Laisser un commentaire

Les fiches métiers

Fiches Métiers

Je dépose mon CV

Déposer

Toute peine mérite salaire

Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.

Votre salaire en 3 étapes