Le Magazine
Appétence is the new compétence.
A tous ceux qui ont mis en tête de leur CV : « Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. » (Confucius)…
Une utopie ? Plutôt un rêve ! Face à la grande pénurie de talents, voilà une nouvelle arme dégainée par les recruteurs qui pourrait avoir de beaux jours devant elle : le recrutement par les appétences.
Cette méthode nécessite de remasteriser complètement chaque étape du recrutement. S’il devient résolument plus humain, il apparaît également plus subtil, plus flou, en tout cas plus compliqué à appréhender.
Mais au fait, c’est quoi une « appétence » et comment ça marche un « recrutement par les appétences » ? On vous embarque dans une nouvelle approche qui, au-delà du recrutement, révolutionne notre rapport au travail.
On aime tou.te.s les appétences !
Une appétence est un penchant qui nous pousse à satisfaire nos désirs. La réalisation de ces envies procure un réel plaisir car elle active chez l’humain la dopamine. D’après le CNRS, cette hormone joue un rôle moteur dans l’attention, le sommeil, la mémoire, la cognition, etc. Cette molécule du plaisir influencerait nos comportements.
Une appétence répond à 3 critères qui permettent de la déceler :
- être naturelle
- être facile à mobiliser
- être source de plaisir
Vous l’avez compris, une appétence ne s’apprend pas mais elle contribue à agir, à faire, à apprendre avec satisfaction. Alors pour vivre heureux.ses, vivons de nos appétences… travaillons par appétences !
On veut tou.te.s travailler par appétence.
Ce principe d’appétences est à l’opposé total de la conception philosophique du travail qui voudrait que le travail soit contrainte.
L’aimer-faire de l’appétence s’oppose au savoir-faire de la compétence. Et dans le monde professionnel, elle contribue à élever et rendre plus durable le niveau d’engagement et de motivation. Une perspective réjouissante pour les managers et les performances de l’entreprise !
Dans l’idéal, l’appétence peut guider le choix des études et un début de carrière. D’ailleurs, soyons honnêtes, chacun de nous se souvient de ses matières préférées, certains ont dévié de ces appétences… pour y revenir dans une 2e vie professionnelle.
Décelée plus tard, l’appétence s’applique souvent dans des métiers qui reposent sur des savoir-faire expérientiels, pour lesquels les connaissances théoriques se sont pas excluantes.
Dès lors, la vie étudiante, professionnelle ou entrepreneuriale sera couronnée de bonheur, d’épanouissement et de succès.
Mais alors comment se passe un recrutement par appétence ?
Du point de vue des recruteurs, se baser sur l’appétence va élargir le vivier de candidats potentiels pour le poste à pouvoir. Ils vont en effet donner leurs chances à des candidats qui ne disposent pas des compétences requises par le métier. Si cela implique de former leurs nouvelles recrues, cela permet aussi de répondre aux difficultés de recrutement et de réduire le turnover dans leur entreprise. Ce type de recrutement est un investissement qui porte ses fruits à moyen-terme et que l’on va vraisemblablement voir de plus en plus. Une prise de risque dites-vous ? Du travail à fournir certes, mais une excellente réponse à la pénurie des talents et aux coûts en temps et en argent engendrés par les recrutements actuels.
Un des exemples pour passer à l’action en privilégiant les appétences plutôt que les compétences : le recrutement sans CV. Cette méthode qui a fait grand bruit et qui est pourtant peu usitée, fonctionne très bien, surtout sur des postes peu qualifiés. Dans cette démarche, le recruteur n’a pas de visibilité sur les compétences, les diplômes et l’expérience des candidats. C’est dans l’échange que s’opère la détection des appétences et la découverte sans a-priori de ses interlocuteurs.
Sans le support du CV qui résume sa carrière et ses diplômes, le candidat doit être (encore plus) prêt à pitcher (« Vous avez 30 secondes pour me convaincre ! »), c’est-à-dire se présenter avec un discours construit et valorisant. Mais quand on parle de ce qu’on aime, c’est naturellement plus facile, non ?
Pour les recruteurs, la tâche va être encore plus difficile : le recrutement par appétences mobilise d’indispensables qualités d’écoute et de la curiosité. De la technique pour éviter les biais cognitifs. De l’empathie et autres savoir-être qui permettent de construire dans l’échange (toutes choses que l’IA ne saurait faire soit dit en passant ;-)). Une capacité d’analyse toute aussi importante que l’aptitude à accompagner le candidat sur son chemin professionnel. En voilà un beau métier !
Article suivant "Working with cancer" Grand prix for Good à Cannes - Article précédent Tu es femme, + 50 ans et statut d'indépendante, le temps partagé est fait pour toi !
Les fiches métiers
Je dépose mon CV
Toute peine mérite salaire
Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.