Le Magazine
Donner rend heureux, c’est la science qui le dit
Une raison scientifique pour expliquer les actes de générosité, vous en voulez une ? En voilà une.
Un test édifiant
Une étude fournie par une équipe de six chercheurs de l’université de Zürich (Suisse) raconte l’expérimentation suivante.
Les scientifiques ont annoncé à 50 personnes qu’elles allaient recevoir 25 francs suisses par semaine, pendant quatre semaines.
La moitié des participants avaient l’argent pour eux, l’autre moitié devait dépenser cet argent au profit d’autres personnes.
Le « niveau subjectif de bonheur » des participants a été évalué par un questionnaire, et leur cerveau a été scruté par IRM.
Surprise : l’engagement altruiste faisait grimper davantage le niveau subjectif de bonheur. Il poussait aussi à des choix plus généreux. La générosité ferait interagir deux circuits cérébraux, le carrefour temporel-pariétal et le striatum, déclenchant une sensation durable de bonheur.
Des hypothèses sont proposées pour expliquer ce qui peut amener un être humain à sacrifier ses propres ressources au profit d’autres que lui. Certains théoriciens ont avancé le fait que le don augmente le prestige du donateur au sein de son groupe, ou encore qu’il améliore la cohésion et la coopération, éléments essentiels à la survie. D’autres ont suggéré que l’on donne parce qu’on attend quelque chose en retour.
Le syndrome du sauveur
Sauver les autres pour satisfaire un besoin de reconnaissance est une cause courante de consultation en psychologie.
Le don fait aussi l’objet d’études et nous pensons aux travaux de l’ethnologue Marcel Mauss (au début du siècle dernier), qui a étudié les Maoris de Nouvelle-Zélande et les Kwakiutls, peuple amérindien du Canada.
Ses observations parues dans son Essai sur le don (qui date de 1925 mais qui est repris par les PUF : In Sociologie et Anthropologie, “Quadrige”, 2004), font sens à nos yeux.
Le système d’échange nommé kula chez les Maoris, et potlatch chez les Kwakiutls, est le même que le nôtre : c’est le jeu de « l’échange volontaire obligatoire ».
Autrement dit, nous offrons d’une part parce que nous le voulons bien, et d’autre part parce que la tradition nous y oblige (cadeau d’anniversaire, Noël, etc.).
D’après Mauss, plus précisément, nous avons une obligation qui est triple : celle de donner, mais aussi de recevoir (ne pas oublier de dire merci) et de rendre cadeau pour cadeau. Sinon, le risque est grand de voir la relation rompue.
Agir pour se faire du bien
Dans tous les cas, depuis que l’on sait qu’on a tous dans le cerveau une petite zone de bonheur, on sait aussi qu’on peut agir. Une bonne chose.
Sources : étude « nature », The social science journal, AFP
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