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Tous accros aux faits divers

Ne niez pas, vous êtes comme tout le monde, complètement fasciné.e par les faits divers. Savez-vous expliquer pourquoi ?
faits divers soupçons

Des faits divers connus de tous

Les noms de Jack l’éventreur, du Dr Petiot, du petit Grégory… ne vous sont pas inconnus. Plus récemment, vous avez suivi les histoires de Xavier Dupont de Ligonnès ou celle de Delphine Jubillar… Et tout cela vous fait frémir d’effroi.

Nous expliquons souvent cette fascination pour les faits divers par une volonté de compassion pour les victimes, qui prouverait une certaine humanité que l’on ne retrouve pas chez les auteurs de ces crimes. D’une certaine façon, cela nous rassure. Nous ne sommes pas comme eux. C’est un peu comme ces acteurs de téléréalités dont la bêtise nous convainc qu’ils sont moins bien que nous.
L’esprit humain est curieux et s’interroge sur la nature humaine, et sur les causes menant à commettre des actes atroces.

Les faits divers ont longtemps (et le sont vraisemblablement encore) méprisés par les intellectuels, à l’image du sociologue Pierre Bourdieu qui qualifiait en 1996 les faits divers vus à la télévision de « choses futiles » pour occuper nos temps de cerveaux ».
Accuser les médias à la recherche d’audience et la multiplication des canaux d’information est un peu facile, quand on sait combien le grand public est en demande sur ces sujets non ?

Des chiffres sur l’année 2022

Voyons la dernière année sur laquelle nous avons des chiffres. Imaginiez-vous que l’année 2022 a connu près de 1 000 homicides, plus de 3 000 morts par accident de la route, près de 200 000 violences intrafamiliales, près de 100 000 violences sexuelles, 147 féminicides… ?
De quoi alimenter articles de presse, émissions, livres, films ou séries n’est-ce pas ?
Saviez-vous que l’émission de Fabrice Drouelle « Affaires sensibles » sur France inter fait des cartons depuis… 2014 ?

Assumer notre part sombre

Les faits divers nous interrogent sur nous-mêmes en ce sens que nous nous différencions de ces criminels. Perversion, voyeurisme, sadisme… sont autant de bas instincts que nous connaissons, qui sont en nous mais que nous ne voulons pas assumer. Les psychologues sont d’accord sur ce point. Ils expliquent aussi que les faits divers :

• reflètent des déviances que nous (nous les animaux sociaux perturbés par nos pulsions) avons un jour envisagées, imaginées ou rêvées. Comme une ultime transgression. D’après le psychanalyste Jacques-Alain Miller, nous serions tous « des assassins inconscients ».

• ont une fonction socio-culturelle qui permet de « faire société ».
Le philosophe Friedrich Nietzsche disait : « Humain, trop humain » : les êtres humains sont pétris de contradictions et de fantasmes. Ils doivent, pour faire société commune, mettre des limites à leurs pulsions et à leur « hubris ».

Une fascination morbide du passé et de l’avenir

Cette terrible fascination n’est pas nouvelle. C’est la même qui faisait des mythes grecs et leurs crimes des succès, la même que l’on retrouve pour les méchants des contes de Grimm et Perrault, ou celle qui faisait se déplacer les foules pour aller voir les exécutions sur les places publiques. Notre fascination pour les faits divers semble ne pas connaître de répit. Surtout quand les victimes sont des enfants. Et surtout quand il s’agit d’histoires qui continuent parce qu’on n’a – toujours – pas trouvé le criminel…

La preuve par l’exemple

Bon, sur ce, je retourne voir la glaçante histoire de « Soupçons », la série documentaire plusieurs fois primée du Français Jean-Xavier de Lestrade qui m’avait tant marquée en 2015 (Canal +), depuis adaptée sur HBO et sur Netflix (la reine des plateformes pour les « true crime »). L’histoire d’un romancier américain accusé d’avoir assassiné sa femme et qui a accepté d’être suivi au jour le jour (avec ses avocats, ses enfants, etc.) pour le reportage.

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