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Les trous dans le CV, comment en parler
Un p’tit trou dans le CV, ça va. Mais un « gros » trou ?
Il y a ces interruptions de parcours professionnel entendables, légitimes, courantes. Et puis, il y a ces accidents, ces situations où l’on n’a pas choisi de s’arrêter de travailler. C’est généralement la vie qui nous les a imposées. Mais, quand arrive le moment de trouver un nouvel emploi, comment évoquer ces périodes d’inactivité au recruteur qui vous fait face ? La tentation est forte de les mettre sous le tapis mais le recruteur les sortira forcément du placard. Alors…
Les trous « classiques » se justifient.
Fin de contrat de travail, formation et reconversion pro, congés maternité ou parental, recherche d’emploi… Si vous êtes passé.e par là, tout est normal ! Le conseil à suivre est d’en parler, d’évoquer ces périodes avant même que le recruteur ne mette le doigt dessus. Voire même de les mentionner dans le CV. En levant le voile, vous jouez la transparence. Ça rassure et l’honnêteté paye toujours (c’est le proverbe qui le dit).
« Raisons personnelles », c’est une bonne explication ?
Mais quand il s’agit de justifier un burn-out, un brown-out, une maladie grave ou le soutien à un proche qui nous ont empêché de travailler, c’est notre faillabilité d’être humain que nous devons raconter. Et on se dit que la peur d’une rechute pourrait effrayer le recruteur.
La pire erreur à commettre en tant que candidat.e est le mensonge, genre « Je me suis concentré.e sur ma passion ». Une belle opportunité de question pour le recruteur. Et là c’est le drame.
Oui, vous avez la possibilité de rester évasif.ve et d’invoquer « des raisons de santé » ou « un peu de temps pour vous ». Mais, après tout, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort (encore un joli proverbe) et les mentalités comme les discours sur les échecs ont changé. Et heureusement, le droit du travail en France est de votre côté : « Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un critère interdit par la loi (sexe, âge, état de santé…) et dans un domaine cité par la loi, par exemple l’embauche. ».
Une nouvelle fois, on se prépare !
Vous vous êtes battu.e, vous en êtes revenu.e. Vous avez donc appris beaucoup sur vous même : vous avez grandi. Si si ! Ces moments difficiles sont devenus de vraies forces. Vous êtes de retour dans le game, prêt.e à vous investir dans un nouvel emploi. Dynamique. Positif.ve.
Nous vous invitons donc à évoquer factuellement ces périodes. Réfléchissez à mettre des mots concrets dessus, à savoir comment en parler sans que cela ne vous perturbe. Préparez un pitch auquel vous croyez. Vous avez surmonté des obstacles, vous avez mûri et maintenant vous vous tournez vers l’avenir. Et l’avenir, c’est ce job.
L’anticipation de votre discours vous permettra de ne pas verser dans le pathos. Pas de larme. Pas de rancœur vis-à-vis de votre ancienne situation ou de votre employeur. Soyez constructif.ve. La page est tournée et c’est le bon moment pour vous de retravailler. Vous vous êtes bien préparé.e à ça.
À l’heure de l’inclusion, de la bienveillance et de l’empathie dans les entreprises, le mauvais accueil de vos périodes d’inactivité ne signifie qu’une seule chose : cette boîte, ce manager, cette entreprise ne sont pas faits pour vous. Ne dépensez pas votre énergie à mauvais escient ! Et concentrez-vous sur l’entretien suivant.
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