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Les 5 règles pour recruter comme chez Google
C’est Laszlo Bock, manager en charge du recrutement qui a passé 10 ans au sein du géant mondial, qui explique la méthode de recrutement Google dans son livre « Work rules ». Un livre que Forbes a commenté ainsi : « The book is a true masterpiece. »
Edifiant et hors des sentiers battus. Of course.
On peut résumer cette méthode en 5 points clefs. Aussi essentiels qu’inhabituels :
1. Eliminer sa première impression
La première impression, celle des 5 premières minutes, d’après Laszlo Bock, ne doit pas être écoutée. Le recruteur a naturellement tendance à chercher à confirmer (inconsciemment) sa croyance et perd donc toute subjectivité puisque l’entretien d’embauche est orienté.
Donc : Open minded.
2. Croiser les techniques
L’entretien d’embauche classique ne permet de se rendre compte que de 14% de la performance de quelqu’un. Google propose donc de supprimer les questions trop personnelles ou subjectives. Les recruteurs doivent privilégier des questions structurées sur le comportement, le leadership ou les capacités cognitives. Un outil sous forme de questionnaire nommé qDroid a été conçu à cet effet. Un exemple : « Racontez-moi un épisode au cours duquel votre comportement a eu un effet positif sur l’équipe ? Et comment vos collègues ont réagi ? »
Avec ces questions plutôt générales, Laszlo Bock pense faire ressortir les réponses brillantes, les pépites.
Autre technique pour voir si la personne est faite pour un travail : lui demander d’accomplir ce travail. Ce test permet de voir, quant à lui, 29% de la performance.
3. Appliquer la même méthode à tous les candidats
Le process de recrutement est identique quel que soit le poste et nécessite de nombreuses rencontres en interne. Chaque collaborateur en charge d’auditer des candidats faisant une prise de note détaillée, qui est ensuite croisée et relue par un comité de recrutement.
Surtout le candidat est évalué par des salariés qui ne sont pas dans son cœur de métier. Le DRH estime que « Cela donne un avis désintéressé car l’employé veut uniquement le bien de l’entreprise et la qualité du recrutement ». Malin n’est-ce pas ?
4. Présenter les N-1
Il est d’usage de rencontrer le futur N+1, voire plusieurs. C’est beaucoup plus rare de rencontrer les personnes qui vont collaborer avec le futur salarié. Chez Google, c’est une obligation. Rencontrer 1 ou 2 personnes qui vont travailler pour le candidat est une étape importante qui préfigure le job participatif et déjoue les luttes de pouvoirs entre managers par exemple.
5. Toujours recruter plus intelligent que soi
La règle d’or (notre préférée il faut bien le dire), plus facile à dire qu’à faire, c’est le niveau d’exigence qu’il ne faut jamais revoir à la baisse. Autrement dit ne jamais faire de choix par défaut.
Pour avoir les meilleurs, il faut tout simplement « prendre des gens qui sont meilleurs que vous ».
Si vous voulez en savoir plus, Wired a déjà publié quelques extraits, que vous trouverez ici: Hire like Google.
Vous pouvez aussi lire la DRH Google France et Belgique qui explique comment « leur approche reste basée sur l’évaluation humaine ».
Google et ses chiffres
Pour vous resituer un peu le débat, Google reste un employeur très lourd dans le monde (derrière Amazon, Apple et Microsoft néanmoins).
En janvier dernier, les acteurs de la tech dont les GAFAM eont licencié plus de 70 000 personnes : 11 000 chez Meta, 18 000 chez Amazon, 3 700 chez Twitter, 6 000 chez Tesla, 7 000 chez Salesforce, 10 000 chez Microsoft et 12 000 chez Alphabet (la maison mère de Google).
Alors, bien sûr, ces chiffres vont faire tomber les stats et il va être encore plus difficile de se faire embaucher chez Google. D’autant que la firme reçoit plus de 3 millions de candidatures par an ( ! )
Le dernier classement (fin 2022) Forbes des entreprises mondiales où il fait bon travailler montre que la maison mère Alphabet arrive à la 4e place. Google reste donc toujours attractif…
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