Coache-me if you can!

Saviez-vous que la France est LE pays du coaching ? Notre cher pays se classe sur la 1re place du podium européen et sur la 5e place au niveau mondial !
Nous autres, français.es, n’hésitons pas à nous faire accompagner lorsque la situation l’exige. Être accompagné.e est bien ancré dans nos mœurs. Oui mais par qui et pour quoi ? Vous risquez d’être surpris.e 😉

Un coach, à quoi ça sert ?

C’est dans le milieu sportif qu’est né l’art du coaching. Historiquement, les super entraineurs.ses, aidés.es de ressorts managériaux et psychologiques, ont toujours poussé les athlètes de haut-niveau au dépassement de soi. Avec un objectif en ligne de mire : le record, la meilleure performance… en 1 mot : la victoire !

Ce sont leurs techniques qui ont peu à peu glissé dans d’autres domaines d’application. La culture du résultat, l’injonction à l’efficacité se sont infiltrées dans le domaine du travail, créant les conditions propices au stress et à l’apparition de coachs professionnels. Et puis finalement, cette quête de performance s’est installée au cœur de nos vies. Performance dans l’éducation des enfants, dans les loisirs (ne parlons pas des performances ou lit) ! Il faut les afficher, s’en targuer pour être reconnu.e. Laissant peu de tolérance à l’échec ou l’erreur et recentrant le coaching sur l’individu.

Coach de vie, coach en orientation scolaire (merci Parcours Sup), coach funéraire, coach « maison »… ils nous aident à vivre mieux, à grandir face aux épreuves, à mettre de l’ordre (au propre comme au figuré) dans nos vies. Ce sont des pros de l’accompagnement !

Coach, qui es-tu ?

Devenir coach est rarement un long fleuve tranquille. Souvent le fruit d’une reconversion professionnelle (on en voit pas mal dans la communication et le marketing n’est-ce pas ?), les coachs ont généralement éprouvé les difficultés qui vous figent. Ils/elles mettent leur expérience à profit de leurs clients. Ils/elles s’appuient sur leur vécu, anecdotes, émotions pour donner du sens à leurs conseils.

Mais ne vous méprenez pas : coach est un métier. Diplôme universitaire, DESU ou Master, les coachs sont formé.e.s aux métiers de l’accompagnement, ils/elles en ont acquis les techniques et validé leurs connaissances. Le métier est bel et bien structuré avec des méthodes et des processus d’accompagnement certifiés. Le métier est d’ailleurs tellement séduisant qu’on parle même d’une prochaine saturation du marché.

Et ce n’est pas tout ! Preuve du sérieux de la profession, des fédérations de coachs ont vu le jour, telles que l’ICF France ou la ffcpro. N’est pas coach qui veut. Et même s’ils/elles valorisent leurs expériences sur les réseaux sociaux pour promouvoir leur activité, il faut bien les distinguer d’un autre métier…

Influencer n’est pas coacher !

Ils/elles s’adressent à vous facecam* sur LinkedIn, Instagram et Tik Tok. Sur leurs vidéos, apparaissent des bulletpoints sur la musique tendance du moment. Ils/elles vous parlent de vos problèmes et vous donnent les clés pour les surmonter. Ils/elles ressemblent à des coachs mais ne sont pas des coachs. Ils/elles sont des influenceurs/ses et ce métier fait partie du Top10 des jobs de rêve ! Leurs objectifs : créer une communauté engagée pour monétiser leurs contenus.

Quand il s’agit de vous apprendre à plier votre linge pour optimiser vos placards, a priori pas de soucis. Mais lorsque les influenceurs.ses s’attèlent à délivrer des tips sur votre carrière professionnelle et des problématiques sérieuses telles que le harcèlement au travail ou le burn-out, ça coince ! On les appelle « workfluenceur » (work** + influenceurs,). Pas de définition officielle de cette appellation. Mais selon l’ADN, leurs hashtags bénéficient d’une belle visibilité sur les réseaux sociaux.
Le problème : vous faire croire que la clé du problème est en vous sans prendre en compte le contexte sociétal, médical, capitalistique dans lequel vous évoluez. Bidon, vous avez bien dit conseils bidons ? Workfluenceurs.ses, montrez-nous vos CVs !

*face caméra
** travail