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La semaine de 4 jours en ligne de mire
En 1936 sont arrivés les congés payés et les 40 heures par semaine.
Puis les 35 heures et la 5e semaine de congé payé.
En 1914 Henri Ford a doublé le salaire minimum pratiqué dans ses usines.
En 1926 il a passé la semaine de 6 jours (54 heures )à 5 jours (40 heures) pour augmenter la productivité !
La semaine de 4 jours est donc une suite logique ?
C’est ce que certaines études veulent nous prouver. Notamment l’énorme étude d’impact qui vient d’être réalisée au Royaume-Uni. Entre juin et décembre 2022, ce sont 61 entreprises – soit 3000 salariés – qui sont passées à la semaine de 4 jours. Et le résultat est sans appel : ça marche !
92% des entreprises qui ont testé se disent certaines de continuer.
En septembre dernier, la semaine de 4 jours a été officialisée par réforme en Belgique.
En Espagne, depuis décembre dernier, les TPE industrielles de moins de 250 salariés qui adhèrent au programme proposé par le gouvernement. Pour une semaine plus courte, elles peuvent être accompagnées afin d’établir leur stratégie de réorganisation et préparer des plans de formation. Avec une aide pouvant aller jusqu’à 150 000 euros.
En Islande, entre 2015 et 2019, la semaine de 4 jours avait été testée par près de 1% de la population active. Depuis, 90% des salariés du pays ont réduit leur temps de travail.
La semaine de 4 jours fait rêver, et fait débat
Un Français à temps plein passe actuellement 8 heures par jour au boulot (chiffres OCDE) et ne serait productif que 3 heures ( ! ) selon une étude récente d’Invitation Digital Ltd. On s’interroge donc avec pertinence sur une autre façon de travailler, qui séduit les salariés.
65% des cadres rêvent de bosser dans une boite qui pratiquerait la semaine de 4 jours sans perte de salaire (sinon, c’est du 4/5e)selon un baromètre IFOP-Cadremploi. Et selon une autre étude (Citrix) une étude Citrix, 84% des Français choisiraient volontiers la semaine de 4 jours si on la leur proposait.
Des exemples qui questionnent sur la valeur travail
En 2019, Microsoft impose au Japon le vendredi off et obtient (notamment grâce à des réunions plus courtes) une hausse de 40% de la productivité (et -23% sur sa facture d’électricité).
Yprema, entreprise française de recyclage de matériaux, a 80% de ses salariés en semaine de 4 jours. Mise en place en… 1997.
LDLC et son médiatique patron Laurent de la Clergerie a vu exploser la productivité et le CA de son entreprise grâce à la semaine de 4 jours en 32 heures. C’est un promoteur infatigable du système.
Même les grands groupes s’y mettent : Accenture dit donner le choix à ses 10 000 salariés Français entre 4 jours, 4,5 ou 5 jours de travail par semaine. Et les RH expliquent que c’est un critère fort pour recruter les talents.
Les bénéfices de la semaine de 4 jours
D’après l’étude d’impact réalisée au Royaume-Uni, les conclusions sont les suivantes :
– une baisse du stress de – 39% et 71% de burnouts en moins : une santé mentale et physique améliorée
– des démissions en baisse de – 57%
– de la productivité en sus : malgré le temps de travail réduit, on obtient + 1,4% de CA
Les dirigeants des entreprises ayant sauté le pas sont tous unanimes sur la qualité de vie au travail, la motivation… et les chiffres.
Il est vraisemblable que dans 20 ans la semaine de 4 jours sera un acquis normal. Cela étant, il ne faut pas oublier que cela ne concerne que des entreprises avec salariés. Les indépendants, consultants, professions libérales ou agriculteurs par exemple… n’ont pas le pouvoir de répartir leur charge de travail autrement. Une idée ?
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