Le Magazine
Rentrée : préparer nos esprits et aligner nos exigences
Alors OK, le message est passé à tous les citoyens.
Mais que dit la rentrée aux travailleurs que nous sommes ?
Retour de vacances sous le signe de…
Apparemment, ce retour de vacances de l’été 2022 (effectif sauf pour ceux, sans enfants généralement, qui partiront en septembre ou après) se place sous le signe du calme. Et de la prudence. On n’a pas écouté les injonctions faussement empathiques des managers, on a profité de la coupure pour prendre soin de soi et on a eu le temps de lire, sur la plage, tout ce qui concerne le nouvel effet « quiet quitting » qui compte de plus en plus d’adeptes.
Question job, on sait de mieux en mieux ce qu’on veut, ou du moins ce qu’on ne veut pas.
Quiet quitting
Présenté comme le dernier phénomène RH et management à connaître, le Quiet Quitting (la Démission Tranquille) consiste à… en faire le moins possible dans son job.
On ne quitte pas son job en claquant la porte (pas question de la Grande Démission de Beyoncé ici). Non, non, on reste. Mais on fait juste le strict minimum nécessaire, et pas plus. Quitte à utiliser du temps de travail pour faire des choses personnelles.
Le modèle de ce nouveau phénomène qui considère que le temps et les efforts accordés à son entreprise doivent être indexés sur le salaire reçu, c’est Jim, dans la série « The Office »…
Retour au bureau et exigences des salariés
Du coup, cette rentrée voit des collaborateurs qui ont changé leur rapport au travail (quel intérêt a son job face à une pandémie ou à la fin de la planète ?) et bien décidés à prolonger l’effet bien-être des congés. Ou des conditions de travail que le covid a permis de connaître. Ainsi, chez Apple par exemple, les employés viennent de lancer une pétition contre le retour au bureau au moins 3 jours par semaine demandé par le boss Tim Cook.
Les employeurs, de plus en plus dans la ligne de mire, ont du mal à comprendre ce qui leur arrive : un marché de l’emploi tendu, une faible attractivité de leurs postes, des RH submergées et des exigences de la part de leurs salariés ou de leurs candidats de plus en plus grandes.
Ces derniers estiment en effet qu’il en est de la responsabilité de l’entreprise de fournir un cadre de travail satisfaisant (voire idéal) qui va bien au-delà de la fiche de paie. Entre couverture sociale, management et qualité de vie au travail, l’employeur est engagé dorénavant à « protéger » de plus en plus ses salariés.
A la manière d’un gouvernement qui a pris le parti depuis le covid, de protéger les Français quoi qu’il en coûte, avec ses multiples boucliers. Vous avez vu les chiffres concernant le dernier ? Le gouvernement interdit de dépasser une hausse de 4% sur les tarifs de l’électricité alors que le prix du mégawatt/heure est passé de 85 à 1000 euros, soit x12.
Nota : je ne suis pas du tout contre les aides financières mais il me semble très dangereux de cumuler ces pertes abyssales et très injuste surtout de ne pas faire de distinction de ressources dans les programmes mis en place (cf les 30 centimes d’euros à la pompe à essence).
Bref, sur le modèle de l’Etat-providence, voici venu le temps de l’Entreprise-providence.
Résultat ?
Etre aligné.e dans son job
Des collaborateurs de plus en plus alignés avec leur projet professionnel, leurs envies et – osons le mot – leur plaisir. Quant aux contraintes, ils se sont de moins en moins prêts à les accepter.
Des heures sup. ? Que nenni.
De la mobilité ? Que nenni.
Du full présentiel ? Que nenni.
De plus en plus de « pas du tout » pour ceux dont les compétences les placent en situation de force sur le marché de travail.
Dans les entretiens d’embauche d’Elaee, les sujets concernant les conditions de travail, de remote, de culture d’entreprise… n’ont jamais été aussi nombreuses. On note le désamour pour le monde des agences et des start-ups, la surenchère salariale sur quasiment tous les postes que nous recrutons, surtout dans le domaine de l’expérience client, qu’elle soit digitale ou marketing (ou les 2 😉
La pénurie de talents continue donc, animée par un marché de l’emploi très actif. 523 000 personnes ont démissionné au 1er trimestre 2022, dont 469 000 ayant quitté leur CDI. D’après le ministère du Travail, 8 démissionnaires sur 10 retrouvent un travail dans les 6 mois.
Article suivant 56% des entreprises ne trouvent pas les profils adaptés - Article précédent Et revenez-moi en pleine forme !
Les fiches métiers
Je dépose mon CV
Toute peine mérite salaire
Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
5 commentaires sur “Rentrée : préparer nos esprits et aligner nos exigences”
Merci Claire pour cet intéressant article. Bon retour parmi nous !
Pénurie de talents ?! Embauchez des séniors !! Voilà ce qu’l faudrait aussi que les cabinets de recrutement fassent comprendre à leurs clients 😉
Tout à fait @Valérie ! Nous y travaillons beaucoup chez Elaee. Il nous est même arrivé de présenter (en insistant un peu c’est vrai) des seniors que les employeurs avaient recalé auparavant 😉
le Quiet Quitting fait penser à Neglect dans le modèle Voice, Exit, Loyalty, Neglect : extension du domaine de la lutte https://www.cairn.info/revue-management-2012-1-page-2.htm l’
Merci Claire de votre prompte réponse concernant les seniors ! Continuez vos efforts