Les vagues de démission au plus haut

Les chiffres parlent d’eux-mêmes ! Dans 31 pays audités, 43% des employés sont susceptibles de changer d’emploi cette année.
Cette étude « Work of Trend Index 2022 » de Microsoft (menée auprès de 31 000 personnes) comptabilise 2 points de plus que l’année 2021. Et n’hésite pas à employer le terme de Grande Démission.
Certes, les USA donnent le tempo avec leur fameuse grande vague de démission mais le phénomène n’est pas si loin de nous et l’Europe suit. En France, en juillet 2021, le nombre de démissions de salariés en CDI était supérieur de 19,4% à celui observé en 2019 (chiffres Dares).

Les jeunes plus démissionnaires

Quand on regarde les chiffres de plus près, on voit une grande différence entre les jeunes de la génération Z (moins de 25 ans) car ils sont majoritaires : 52% d’entre eux veulent bouger en 2022. Pour ceux de la génération X (nés entre 1965 et 1979) le chiffre tombe à 35%.

Que faut-il en déduire ?

Les critères pour choisir un travail bougent

Indépendamment du salaire, l’étude fait ressortir 5 éléments prioritaires pour changer de job :

• Une bonne culture d’entreprise (46%)
• L’attention portée à la santé mentale et au bien-être (42%)
• Un travail qui a du sens (40%)
• Des horaires de travail flexibles (38%)
• Un nombre suffisant de jours de congés payés (36%)

Une prise de conscience sur la valeur du travail

Force est de constater que le monde change et, à l’aulne des grandes crises (Ukraine, Covid, grèves…) l’individu a des attentes de plus en plus centrées sur sa vie personnelle et sa famille. Créer du lien et le faire vivre est devenu essentiel dans un parcours de vie.
C’est là que l’entreprise est souvent prise en faute, elle qui n’a pas encore pris conscience que le temps du « tu sais si le boulot ne te plaît pas il y en a 10 qui attendent pour prendre ta place » ou le fameux « tu pars à 18 h t’as pris ton après-midi ? » est bien révolu.
Aucun salarié n’a envie de stress.
Et on n’a jamais autant entendu à la question de l’objectif professionnel des réponses telles que : une entreprise à l’écoute de ses employés, une bonne ambiance, une vraie culture d’entreprise et de la souplesse. De la souplesse notamment dans les horaires et dans le remote, l’hybride, le home office, le temps partiel…

Bref, une entreprise capable de comprendre que le salarié a une vie privée et qu’elle est importante.
En termes d’emploi, le rapport de force est inversé et il faut impérativement que les employeurs le comprennent. Ce sont les salariés aujourd’hui qui ont le choix. Et le plein emploi va encore accentuer le phénomène de guerre des talents.

Un exemple pour rendre l’entreprise plus compréhensive et plus humaine

A la question « mais que peut-on faire pour donner envie aux salariés de rester ? » voilà une idée.
Le Congé Respiration est une invention du groupe Orange. Tout salarié de plus de 10 ans d’ancienneté peut demander à bénéficier d’un congé pour travailler dans une start-up, une PME, participer à un projet de recherche, s’engager dans une association ou enseigner. Il peut même s’il le désire se former sur un sujet tout autre que celui de son métier initial.  Ce congé (pas sabbatique) peut durer de 3 à 12 mois et est rémunéré à hauteur de 70% du salaire.
Pas mal non ?