Choix du prénom : la limite entre créatif et abusif

Il est de bon ton de faire preuve d’imagination et d’originalité pour choisir un prénom. Mais parfois, on a trop envie de dire… non ! ! !

Le prénom est signe d’identité sociale forte.
Il est connoté à la fois sur un plan social, culturel, religieux et professionnel. Et plus seulement pour les artistes ou les hommes politiques.
Avec l’avènement d’internet et la loi de 1993, le champ des possibles est ouvert pour choisir ou créer un prénom. En effet, depuis 1993, l’officier d’état civil à qui vous déclarer la naissance de votre enfant ne peut pas refuser un prénom. Cela dit, s’il estime qu’il peut porter préjudice ou nuire à l’enfant, il doit faire part de son sentiment aux parents, et peut bloquer le dossier pour le transmettre à la Justice.

On peut donc faire à peu près tout ce qu’on veut.
Super.
Liberté chérie.
Mais… Certains n’iraient-ils pas un peu trop loin ?

Des prénoms difficiles à porter

On connaît bien l’exemple français de Goldorak ou des jumeaux nommés Starsky et Hutch, mais depuis ces exemples l’esprit humain a développé un panel de nouveaux prénoms  à couper le souffle.
Du genre Euthanasia qui a pour soeur Amnesia et pour frère Judas. Ou des jumelles nommées Vagina et Clitorine (ce que la Belgique a refusé). On peut aussi citer comme exemples simples mais efficaces : Abstinence, Merdive, Zizi ou Lucifer.

Evidemment, on voit piocher dans les marques un nombre impressionnant de prénoms. Pour votre petit bout de chou, aimez-vous Chanel, Rolls-Royce, Louboutin, Sephora, Armani, Dior-Gnagna ? Il y aurait en France déjà plus d’un millier de petits Sony.
De quoi se poser des questions sur notre attachement aux marques à leur personnification « naturelle »…

On vous  donné il y a peu, dans l’article « Le recruteur est un voyeur », des prénoms complètement originaux, en tout cas que nous n’avions jamais vus. Parmi ces prénoms dont on ne connaît ni la provenance ni le sens, tous nous paraissaient sympas.
A l’inverse, on note des créations pures certainement vues par les parents comme des idées de génie mais qui, pour nous, ont du mal à passer. Genre : Kissmy, Alkapone, Petite-Neige, Blocus, Degaulle, Laekkube, Lola-Poupoune, Jetaime, Black Brown, Jésunette, Taufoou, Boghosse,…
Que du vrai on vous jure !

Parmi les prénoms recalés

Certains enfants ont pu « être sauvés » (imaginez votre vie avec l’un de ces prénoms) et leurs parents obligés de changer. En plus de ceux cités plus haut, d’autres prénoms n’ont en effet pas été acceptés : Anomalie, Lucifer, Christ, GSM, les jumeaux Babord et Tribord, ou Fish & Chips, Ovni, 4Real, MJ (pour Michaël Jackson hein, pas Michaël Jordan), Anal… On n’a rien inventé promis !

Plus numérique tu meurs

On a particulièrement apprécié le prénom Link, très digital n’est-ce pas ? Facebook pour une petite fille en Egypte tout récemment, est moins drôle. Mais pour nous, la palme revient au prénom Arobase, donné à leur enfant par des chinois. Choisi parce que @ voudrait dire « je t’aime » en chinois*, et aussi parce que le monde entier connaît ce signe et qu’il est facilement utilisable sur un clavier, ce qui n’est pas le cas des idéogrammes chinois.

Sources : Insee, Enfant magazine, Magicmaman, Anti-guide des prénoms, L’express…
Photo : luma pimentel

*Y. Gounik nous a précisé : les chinois se basent en général sur la prononciation anglaise de ‘arobase’ qui est ‘at’, dont une translitération est 艾特 (ài tè), où le ài a un tout autre sens (armoise) mais la même prononciation que 爱, qui en effet veut dire ‘aimer’. C’est un peu au 3ème degré, comme souvent les noms chinois.