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Les 10 questions interdites en entretien d’embauche
L’entretien d’embauche est par définition le moment durant lequel le recruteur va poser beaucoup de questions au candidat afin de valider l’adéquation entre celui-ci et le poste proposé. Il n’en reste pas moins que les questions posées doivent rester dans le cadre professionnel et que certaines questions pouvant mener à de la discrimination sont purement et simplement illégales. Il est donc important pour les 2 parties, de bien connaître les sujets à ne pas aborder lors des entretiens d’embauche.
« L’article L. 1221-6 du Code du travail stipule bien que les informations demandées lors d’un entretien d’embauche doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles ».
1. Les enfants / la grossesse (êtes-vous enceinte ?)
Evidemment, on ne pose pas la question aux hommes, mais les femmes l’entendent encore souvent. La candidate n’a pas à s’exprimer sur son envie de maternité ou une éventuelle grossesse en cours. Refuser d’embaucher une femme sous prétexte qu’elle attend un enfant est strictement interdit par la loi. C’est l’exemple le plus cité sur le droit au mensonge du candidat qui ne pourra jamais lui être reproché a posteriori. En effet, le salarié dispose d’un droit au mensonge ou à l’omission si la question n’est pas en lien direct et nécessaire avec l’emploi demandé.
2. La situation familiale (êtes-vous marié ?)
Le fait d’être marié, célibataire avec, sans enfants ou divorcé ne peut en aucun cas entrer dans les critères de sélection d’un processus de recrutement c’est vrai. Cela dit, il y a des cas où cette question peut être évoquée, si les informations recueillies répondent « aux principes de finalité, de proportionnalité et de pertinence ». Comprenez que, par exemple, la question de la garde des enfants puisse se poser pour un poste qui nécessiterait de nombreux déplacements.
3. L’état de santé (avez-vous un problème de santé particulier ?)
Derrière les questions liées à la condition physique du candidat se cache souvent le besoin du recruteur de se prémunir contre les arrêts maladie à répétition. Cela est bien évidemment maladroit et surtout illégal car discriminant. La seule possibilité pour l’employeur est d’attendre la visite médicale d’embauche qui montre si l’employé est apte ou non à exercer la fonction concernée (mais il ne pourra avoir accès à aucun autre détail, compte tenu du secret médical).
4. La sexualité (quelle est votre orientation sexuelle ?)
Cette question-là tout le monde comprend qu’elle est privée. Et sans aucun lien avec les compétences requises pour un emploi. Il faut savoir que toute discrimination à l’embauche basée sur l’orientation sexuelle du candidat est passible de sanctions pénales. Sachez que dans ce cas, il appartient au candidat d’apporter la preuve devant le juge qu’il a été écarté en raison de son orientation sexuelle.
5. Les convictions religieuses (allez-vous à l’église ?)
Le candidat n’est évidemment pas tenu de mentionner ses croyances ou pratiques religieuses lors d’un entretien d’embauche. Il s’agit d’un élément d’ordre privé qui n’a aucun rapport avec ses compétences. Donc motus et bouche cousue.
6. L’appartenance syndicale (êtes-vous syndiqué ?)
Même si la question peut paraître pertinente dans le cadre d’un job au sein d’un syndicat, d’une mairie ou autre institution politique, elle est sans rapport avec les aptitudes du candidat. Cette question ne pourra aboutir qu’à une décision discriminatoire et ne doit pas être posée. Il semble que ce soit là aussi une question qui provoque beaucoup de mensonges, sans que cela (on le répète car la loi est claire) ne puisse être reproché au candidat a posteriori.
7. Les opinions politiques (que pensez-vous de l’action du gouvernement ?)
Dans le même ordre d’idée que le point 6 ci-dessus, les questions du type « que pensez-vous de la politique du gouvernement actuel ? » n’ont pas leur place lors d’un entretien d’embauche. Et même pour faire de l’humour. En effet là encore, le fait de connaître les opinions du candidat en matière politique n’aidera pas le recruteur à évaluer ses compétences professionnelles.
8. Les antécédents judiciaires (avez-vous un casier ?)
La règle à ce sujet est que cette question est interdite. Toutefois, il existe des exceptions, que l’on peut comprendre, pour des raisons de sécurité. Ainsi le candidat devra avoir un casier judiciaire vierge afin d’accéder aux métiers de la sécurité publique (police, gendarmerie…) ou certaines fonctions spécifiques peuvent amener le recruteur à questionner un candidat sur son passé judiciaire. Il paraît important par exemple, pour un poste en crèche de vérifier qu’un candidat n’a pas eu de condamnation pour violence ou pédophilie, ou pour un futur DG de vérifier si il n’y a pas de trace d’abus de biens sociaux …
9. Les origines (quel est le pays où vous êtes né ?)
On le sait : en France la discrimination liée à l’origine, même si elle ne concerne pas une ethnie particulière, est forte. Cette question n’a pas lieu d’être. Si une discrimination à l’embauche liée à des préjugés culturels ou même au seul patronyme est détectée par le candidat, celui-ci peut déposer plainte.
10. Les questions sur les autres membres de la famille (quel est le nombre et le prénom de vos enfants ?)
Les questions sur l’entourage du candidat peuvent être interprétées comme étant prétexte à obtenir des renseignements sur sa catégorie sociale et donc prêter à discrimination. Même si connaître l’environnement familial d’un candidat peut en apprendre beaucoup sur sa personnalité et ses valeurs, cette question est à éviter.
Les 19 critères de discrimination encadrés par la loi
La législation est très claire. Toute discrimination basée sur un ou plusieurs de ces 19 critères est interdite et punissable par des sanctions légales :
- L’origine
- L’âge
- L’apparence physique
- L’appartenance ou non à une ethnie
- L’appartenance ou non à une nation
- L’appartenance ou non à une race
- L’appartenance ou non à une religion
- L’état de santé
- La grossesse
- La situation de famille
- Le handicap
- Les caractéristiques génétiques
- Le patronyme
- Le sexe
- Les activités syndicales
- Les opinions politiques
- Les mœurs
- L’orientation sexuelle
- L’identité sexuelle
Candidats : que faire si on vous pose ces questions ?
Si vous vous trouvez face à ce genre de questions en entretien d’embauche, vous n’avez certes pas à y répondre. Cela étant, c’est souvent par maladresse, par méconnaissance et sans penser à mal que votre futur employeur vous interroge.
Si vous sentez la mauvaise intention, n’hésitez pas à refuser en expliquant clairement que c’est une question à laquelle vous n’êtes pas censé répondre.
Mais si l’entretien s’est jusque-là bien passé et que vous pensez que votre interlocuteur est de bonne foi, soyez diplomate, souriant et malin. Montrer une position très ferme peut faire peur quant à votre capacité à analyser, argumenter et s’intégrer au sein d’une équipe. Alors éludez plutôt la question en passant à autre chose, ou posant une autre question (le meilleur moyen de ne pas répondre à une question c’est… de poser une question) 😉
Avez-vous déjà eu ce type de questions en entretien d’embauche ? Quelle a été votre réaction ?
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