Le Magazine
Le philosophe, son cheval et le voyage à Rome
Le 22 juin 1580 Michel de Montaigne quitte son château en Dordogne à la rencontre du roi Henri III (à Paris) et le Pape Grégoire XIII (à Rome). Il a avec lui 2 exemplaires de ses fameux « Essais » qu’il désire leur remettre en mains propres. Son voyage en France, Suisse, Allemagne, Autriche et Italie est pour le philosophe le moyen de trouver une « diversité de mœurs » qui le changerait de l’ennui de gouverner sa maison et de gérer les banalités quotidiennes. Il va chercher une certaine « exercitation de l’âme » qui lui manque depuis la mort de son ami, Etienne de La Boétie.
« A cette cause, le commerce des hommes y est merveilleusement propre, et la visite des pays estrangers […] : pour en raporter principalement les humeurs de ces nations et leurs façons, et pour frotter et limer nostre cervelle contre celle d’autruy. »
Cette volonté de fréquenter des moeurs étrangères ouvre l’esprit et forme le jugement. C’est tout à fait le point de vue de notre jeune philosophe français Gaspard Koenig. Cet intellectuel de 38 ans s’exprime régulièrement dans les médias (ce qu’il fait très bien), partout : on le voit dans Libé, Le Point, Les Echos, on l’écoute sur France Inter, on le regarde sur France 2, France 5, TF1, BFM TV… Il se considère comme philosophe et écrivain, déclinant sa quête de liberté sous toutes les formes : recherche académique, reportage, politique publique, roman… Il est, entre autres, fondateur du think-tank GenerationLibre, maître de conférences à Sciences Po, auteur d’essais et de romans. 2 exemples marquants ici :
Son tour du monde précédent : Quel avenir pour l’individu et ses libertés à l’ère de l’intelligence artificielle ? Pour répondre à cette question urgente, Gaspard Kœnig a entrepris un tour du monde de San Francisco à Pékin, d’Oxford à Tel Aviv, de Washington à Copenhague. Il a rencontré plus de 120 professeurs, entrepreneurs, intellectuels, politiques, économistes, artistes, et même un magicien. Au fil de ce périple émerge une véritable philosophie de l’intelligence artificielle.
Ou l’un de ses derniers articles sur la société du contrôle et du contrôle de soi dans laquelle nous évoluons : une société du contrôle ? où plusieurs prises de parole pointent un glissement de plus en plus marqué vers une société du contrôle et du contrôle de soi, accentué par la crise du coronavirus.
Gaspard Koenig explique son voyage : « Il s’agit pour moi d’aller à la rencontre des Européens, dans les pas d’un humaniste qui ignorait les frontières et qui aimait voyager pour « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui ». Je compte sur les rencontres hasardeuses, les discussions improbables, les aventures imprévues qui sont le quotidien du voyage à cheval, et qui manquent si cruellement à notre société trop ordonnée.
Un voyage bas carbone pour confronter notre monde contemporain à son passé… et à son avenir ! »
Il a donc quitté Bordeaux hier, sur sa jument Destinada, et raconte son aventure sur son site perso (très bien fait au demeurant) que vous pouvez trouver ici : Gaspardkoenig.com
A défaut de pouvoir partir avec lui (quel beau voyage, quelle belle idée), on peut suivre ses aventures au quotidien.
RV à Rome fin octobre (à 7Km/heure il faut du temps en effet).
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