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Le CHO et sa mauvaise réputation
CHO pour Chief Happiness Officer, c’est le poste dont tout le monde parle et que tout le monde veut.
Le Chief Happiness Officer a pour Son objectif et de créer du lien et des conditions de travail améliorant le bien-être des salariés de l’entreprise.Effet gagnant / gagnant : le collaborateur est plus heureux au travail, l’entreprise plus performante.
Traduit parfois par le titre de « M. Bonheur » ou « Mme Bonheur », « Responsable du bonheur », Feel Good Manager », « Directeur culture et talents », « Responsable de l’expérience salarié »… ce concept n’a rien d’une blague. C’est un ingénieur américain, Chade-Meng Tan, le 107e salarié de Google qui a inventé la fonction. Sous le nom de « Jolly Good Fellow » (Super Bon Camarade), il est devenu le 1er M. Bonheur. Il est d’ailleurs devenu maître en méditation. En même temps que milliardaire.
On vous donne ici la définition détaillée de ce job sur la fiche métier Elaee du CHO
Mais cette fonction de CHO soulève aussi deux problèmes majeurs, bien concrets dans notre paysage français actuel.
La mauvaise image d’un job méconnu
Nombreux sont ceux, en effet, qui critiquent ouvertement cette fonction, usant inconsidérément de remarques du genre « ah oui, c’est celui qui passe sa journée à la machine à café » ou bien « c’est celle qui est payée à organiser des apéros c’est ça ? »… Jalousie ? Méconnaissance ?
Attention à ne pas sous-estimer le rôle de ce médiateur en entreprise. Les tâches sont multiples : créer du lien passe par l’élaboration et la mise en œuvre d’une culture de travail positive, de nouveaux outils et process (nous pensons à la digitalisation bien sûr mais aussi aux nouvelles formes de travail : mobilité, home office, …), l’accompagnement individuel pour la carrière de chacun, le coaching, la communication interne, la cohésion d’équipe… Alors, ce ou cette communicant.e peut se retrouver à la machine à café mais son rôle est bien plus stratégique. Et économique.
En effet, aussi important que la productivité, l’entreprise a aussi besoin de savoir garder ses talents. Il s’agit donc d’offrir une qualité de vie aux employés qui leur donne envie de rester (et évite le turn-over) et qui donne envie à de futurs recrutés (marque employeur). Cela sous-tend de fluidifier et optimiser les questions de management d’équipe, de motivation, d’engagement, mais cela concerne aussi le cadre de travail, la santé, etc.
Alors, certes les événements et autres festivités font partie de la feuille de route du CHO, mais il ne s’agit là que d’éléments de la boîte à outils.
La réalité du marché de l’emploi
1 journaliste du Parisien a fait le test il y a peu : on parle beaucoup de ce job mais force est de constater que les offres d’emploi sont rares : « Bien-être au travail : on a cherché un poste de Chief Happiness Officer ».
Ce métier crée beaucoup d’émulation et d’intérêt et les grands groupes, après les start-ups, s’en sont emparés comme d’un sujet de communication porteur. On en parle beaucoup dans la presse, un média comme Loptimisme.pro (avec un réseau de 250 entreprises) a même créé un club des CHO, c’est dire.
Pourtant, les jobs de CHO que vous pouvez trouver en ligne actuellement sont toujours aussi rares. Surtout, ils concernent (encore) essentiellement des offres de stages. Ou alors des postes de managers commerciaux à qui on donne une mission d’amélioration de la Qualité de Vie au Travail certes, mais au milieu d’autres tâches, ce qui rend l’offre beaucoup plus sexy il faut bien le dire.
Force est de constater que les jobs « sérieux » sont encore à venir. Pourtant, ils existent.
Issus de l’interne, ils sont plutôt discrets. Un exemple ? Saviez-vous que les laboratoires Boiron avaient créé, il y a plus de 20 ans maintenant, une fonction similaire, alors nommée (oui, on sait, ce n’est peut-être pas très heureux comme titre, c’est le cas de le dire) : Maîtresse de maison ?
Il est vrai que ces postes sont le plus souvent confiés ou créés par des collaborateurs qui connaissent déjà bien l’entreprise et qui évoluent d’un poste communication ou RH, à une condition.
Celle qui consiste à valider que la direction générale est convaincue du bien-fondé d’investir dans une fonction qui sert à rendre la vie plus facile au sein de son entreprise. Ce qui va devenir de plus en plus nécessaire, au vu des attentes des jeunes entrant sur le marché du travail (61% des jeunes de la génération Z considèrent que la Qualité de Vie au Travail est plus importante que le salaire par exemple), de la pénurie des fonctions cadres et du changement de mentalité qui s’opère aujourd’hui dans le monde du travail.
Sans oublier que faire en sorte que la valeur « bonheur » affichée par la direction soit réellement incarnée n’est, bien sûr, pas une mince affaire !
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