Le Magazine
Non le freelance n’est pas malheureux
Freelance et fier.e de l’être
C’est ce qu’indique une enquête Malt (plateforme de 40 000 free-lances) et Ouishare (accélérateur d’idées et de projets dédié à l’émergence de la société collaborative) qui ont interrogé 1014 participants. Et la conclusion est plutôt positive : « OUI Freelance c’est un choix, NON ce n’est pas du tout un statut précaire, mais OUI il faudrait que les politiques pensent à eux ! »
En faisant un portrait révélateur et nuancé de cette nouvelle classe d’actifs, l’étude vise à comprendre quelles sont les attentes, motivations et évolutions de la population des indépendants en France qui ont presque tous (à 90% !) choisi d’être freelances et sont fiers et heureux de leur statut et de leurs conditions de travail (à 75%).
10% des actifs français sont des travailleurs non-salariés, un chiffre qui ne cesse de croître
Le nombre de freelances en France ne cesse d’augmenter : on est passés de 830 000 en 2016 (chiffres Hopwork) à 900 000 en 2018 (chiffres Creads).
En France, le terme « freelance » désigne ces travailleurs indépendants qui n’ont pas nécessairement de fonds de commerce, d’agrément, d’actif immobilisé ou de licence permettant d’exercer une profession réglementée. Ce sont bien plus souvent qu’on ne l’imagine des travailleurs hautement qualifiés — consultants, designers, ou développeurs informatiques souvent Bac+5 ou Bac+6, qui choisissent de se mettre à leur compte, sans employer d’autres personnes.
Souvent, la démarche est révélatrice d’un désir d’autonomie de la part d’individus qui ne veulent pas attendre que l’entreprise change, alors ils prennent les choses en main et créent leur propre activité pour être libre et indépendant.
Freelance un choix pour 90% d’entre eux… pourquoi ?
Le choix se fait avant tout pour l’indépendance que leur offre ce statut. Les avantages principaux pour eux étant :
Pour 52% : Organiser son emploi du temps
Pour 47% : Choisir ses clients et ses projets
Pour 46% : Choisir son lieu de travail
S’ils veulent gérer leur temps, cela ne veut pas dire qu’ils en passent moins au travail que leurs homologues salariés. C’est même le contraire :
12% travaillent entre 50 et 70 heures
38% entre 40 et 50 heures
30% travaillent entre 30 et 40 heures
… en ayant globalement un salaire plus élevé.
63% des freelances qui travaillent 40 heures par mois gagnent autant ou plus qu’en salariat.
Les réponses des personnes interrogées démontrent clairement qu’ils souhaitent avant tout l’épanouissement dans un travail qui leur offre indépendance, flexibilité, liberté dans le choix de leurs missions et leur lieu de travail.
Ainsi 75% se sentent épanouis et fiers de leur statut, 71,73% recommanderaient à leur entourage de devenir freelance et 91,10% d’entre eux ne souhaitent pas revenir au salariat. « J’y suis j’y reste » quand on a gouté à l’entreprenariat, c’est dur de revenir en arrière apparemment !
Le reflet de toute une génération, symbole de changements sociétaux profonds
Cette dynamique a bien été portée par la génération Y qui a une vision nouvelle du travail et pour qui la mission et la qualité des conditions de travail sont tout aussi importantes que la rémunération. Ils ont su anticiper et s’adapter aux évolutions du marché tout en restant centrés sur leur épanouissement personnel.
Une autre étude, fournie par un autre réseau de freelance nommé Creads combat l’idée reçue qui consiste à croire que le statut de freelance concerne, majoritairement, les jeunes (surtout les jeunes diplômés) : l’âge moyen du freelance est de 37 ans. Parmi eux, 43% sont des femmes, 57% des hommes.
37% d’entre eux résident à Paris ou en région parisienne. Vous avez compris, la majorité réside donc en province. a noter que Lyon et son agglomération arrivent à la deuxième place en réunissant 11% des freelances en France.
A l’aulne de ces chiffres, le statut de freelance a véritablement acquis ses lettres de noblesse aujourd’hui, représentant une part significative des travailleurs en France… et une solution certaine à une part du chômage dans notre pays. On s’éloigne vraiment de la précarité qui collait à la peau de ce statut.
Et on s’éloigne surtout des a priori des entreprises qui apprécient de plus en plus s’entourer de hauts profils capables d’apporter une expertise précise, sur un sujet particulier, à un moment donné.
Quelques contraintes néanmoins
Cremedelacreme (autre plateforme) donne des statistiques très intéressantes sur le sujet, et note différentes contraintes qui concernent essentiellement le temps de travail : 85% des freelances admettent par exemple travailler environ 8 heures le week-end.
Ainsi que la difficulté de trouver des clients : 69% l’admettent.
C’est une des raisons principales pour lesquelles les free s’inscrivent sur des plateformes spécialisées telles que Creads, Malt, Cremedelacreme ou Codeur. Même Linkedin est sur les rangs avec son offre Profinder.
60% d’entre eux trouveraient leurs (premiers) clients par ce biais.
Il faut dire que ces plateformes connaissent un boom phénoménal : une étude Mc Kinsey pointe les avantages mais aussi les inconvénients en décortiquant leur modes de rémunération par exemple.
Chez Elaee, nous notons aussi que l’aspect gestion d’une activité est aussi une contrainte souvent citée. Il est en effet difficile d’organiser et rentabiliser une affaire lorsque l’on n’a pas été formé pour. Mais on a trouvé un outil simple et gratuit qui vous explique très efficacement que non, le salaire d’un free n’est pas égal à un taux journalier moyen multiplié par 22 jours de travail. Voir l’article Calculer son salaire lorsqu’on est free.
Enfin, un guide très bien fait nous a été recommandé (merci Alejandra) afin de se poser toutes les bonnes questions à quiconque s’interroge sur le statut de freelance.
Alors bonne chance dans votre nouvelle entreprise !
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Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
Un commentaire sur “Non le freelance n’est pas malheureux”
Vraiment très intéressant le guide du freelance recommandé par Alejandra ! On y glane plein de conseils intéressants.
Merci pour toutes ces infos
Allez je vais vite scruter les plateformes dédiées aux freelance pour trouver de nouvelles opportunités.
Oui le freelance est heureux !!