Le Magazine
Enjeux RH de 2019
Dans la continuité de 2018, on retrouve des enjeux majeurs autour des nouveaux modes de travail ou de la digitalisation.
L’influence et la crédibilité des RH vont de pair avec leur rôle croissant au sein de l’entreprise. Les RH sont un département central et stratégique, garant du recrutement des nouveaux talents, du développement de la marque employeur, de la santé des collaborateurs etc. A l’ère du “tout data”, les RH sont les détenteurs et les gardiens de la plus précieuse de toutes : les indicateurs sur les collaborateurs au sein de l’organisation.
Tour d’horizon sur les défis et enjeux RH pour cette nouvelle année.
1-Le phénomène du NWoW (new ways of working)
« Outil de transformation culturelle de l’entreprise », le NWoW est un courant qui vise à promouvoir de nouvelles formes de travail mais surtout à replacer l’employé au cœur de l’organisation. Le cadre de travail ne cesse de se déconstruire et de se reconstruire.
Après l’essor de l’open space, après le “desk sharing” le phénomène de non-attribution d’un bureau à un employé, voici venu le temps du flex office. Le flex office c’est l’absence d’attribution d’un poste de travail précis à un employé. Ainsi, celui-ci peut choisir l’espace le plus adapté à sa mission : un bureau libre, une salle isolée, un espace de coworking, son domicile etc.
Le concept du NWoW montre à quel point réinventer la vie de bureau est essentiel en 2019.
Pourquoi c’est un vrai enjeu RH ? Parce que les modifications de l’espace de travail reflètent une manière de travailler plus agile. L’environnement de travail est un facteur crucial pour la productivité et la concentration. L’entreprise doit libérer l’employé des contraintes qui pèsent sur les manières de travailler pour générer plus de satisfaction et par conséquent plus d’implication au travail.
2-L’essor du freelancing
La recherche d’agilité des entreprises, transforme profondément les types de profils recherchés. Aujourd’hui le freelancing a sa place au même titre que le CDI ou le CDD. Il y a près de 900 000 freelances en France, avec une croissance de 110% sur les dix dernières années*. Dans un contexte de course aux talents, les entreprises luttent pour recruter les meilleurs profils qui sont de plus en plus nombreux à adopter le statut de freelance. Quelques chiffres, donnés par Comet*, sont équivoques : en 2018, Google a recours à autant de freelances qu’il a d’employés. Quant à Apple : 90% de son effectif serait constitué d’indépendants.
Le freelancing est donc une opportunité de taille pour les entreprises, et un canal de recrutement puissant. Et rien ne dit que les employés indépendants ne seront pas tentés de rester de manière permanente dans l’entreprise si demain, le cadre et les missions leur conviennent.
3-“Mens sana in corpore sano”
Promouvoir le sport au bureau n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui. Certes, celui-ci favoriserait la productivité mais l’enjeu se situe à un niveau plus global.
La problématique du travail assis a été le sujet de cette année 2018. Les chercheurs du secteur sont catégoriques : “La sédentarité est un fléau silencieux contre lequel on doit tous se mobiliser.” Jean-François Toussaint, directeur de l’institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport. Que faire pour lutter contre cet élément nocif de notre qualité de vie au travail ? Ici encore il y a un enjeu à relever par les RH. Et les solutions n’ont jamais été aussi nombreuses. Si les postes de travail debout ont leur intérêt, d’autres initiatives vont plus loin que ce seul problème de position. Nombreuses sont les entreprises encourageant la pratique du sport au quotidien pour les employés. Salle et cours de sport dans les locaux, yoga collectif etc. Enfin, pour ceux qui n’auraient pas les infrastructures : prise en charge d’abonnements permettant aux employés d’accéder à une multitude d’activités sportives. En conclusion l’intégration d’une politique de promotion du sport au bureau n’a jamais été aussi importante.
4-Les Millennials, ceux qui bouleversent les codes du travail
Nous n’apprendrons rien à personne en disant que les Millennials ont bouleversé le marché du travail. La quête de sens et la multiplication des expériences professionnelles font partie de leur ADN. De plus, d’ici 2020, la génération Z (les enfants nés en l’an 2000 et après) représentera 20% des effectifs en entreprise* alors que la génération baby boom commence à partir à la retraite. L’arrivée d’une génération littéralement née dans un monde digital va-t-elle à nouveau bouleverser les codes de l’entreprise ?
Aux RH de réinventer le contrat et le lien qui connectent les salariés à leur entreprise. Plusieurs pistes s’offrent à eux pour fidéliser leurs employés : une culture d’entreprise aux valeurs affirmées, plus de flexibilité (voir ci-dessous le NWoW), l’intrapreneuriat et évidemment la qualité de vie au travail.
5-L’intelligence artificielle au service des RH
Déjà présente depuis quelques années, son utilisation devrait s’intensifier dans les années à venir. Ce phénomène s’incarne dans trois grands axes des RH :
-Sur le recrutement : entretien vidéo interactif, optimisation du processus grâce à des chatbots conversationnels ou recrutement par tests de personnalisés analysés par un algorithme.
-Sur les données des employés : création d’une grande base de données dynamique permettant la conduite d’analyses poussées sur le bien-être des employés par exemple. L’ensemble des données générées par le collaborateur, décryptées par l’IA, seront remontées aux services RH et pourront les alerter sur des problématiques rencontrées.
-Automatisation de toutes les tâches répétitives et faibles en valeur ajoutée ce qui permet aux responsables RH de s’en délester et de se concentrer sur des missions à forte valeur ajoutée dans lesquelles leurs compétences sont requises.
6-Une évolution dans les compétences des RH
Les RH sont l’un des département les plus passionnants de l’entreprise. La fonction est en effet confrontée à des changements rapides et à des attentes importantes quant à la valeur que celle-ci doit apporter aux collaborateurs. Par conséquent, les compétences requises du métier de RH évoluent énormément. David Green, fondateur et CEO de Zandel dans son article The Human Touch: 10 Predictions for HR in 2019 met en avant les nouvelles expertises qui vont devoir être déployées telles que :
Le travail agile, la maîtrise de l’IA dans son travail, développement de la marque employeur, éthique et protection des données, analytics, ressources humaines digitales etc.
Par exemple depuis l’établissement de la RGPD début 2018, la protection des données fait partie intégrante des missions des RH. Notamment sur les données collectées lors du recrutement, qui ne doivent servir qu’à évaluer la candidature. Le délégué à la protection des données doit s’assurer de la mise en conformité globale avec la RGPD, et poursuivre le travail de “nettoyage” des bases de données et de mises à jour.
Enfin, la digitalisation a profondément impacté le métier des RH, les recruteurs en priorité. La maîtrise des usages et des technologies est aujourd’hui nécessaire et vitale aussi bien pour prendre contact avec un candidat, que pour recouper des informations ou mettre en place une expérience candidat de qualité. Les outils digitaux ont définitivement transformé le recrutement par exemple.
*Sources : Cremedelacreme, Comet, Gymlib, Les Echos, Blogdumoderateur, Matthew Hamilton, David Green
Article suivant Le métier de graphiste expliqué par les pros - Article précédent Les soft skills les plus demandées par les employeurs
Les fiches métiers
Je dépose mon CV
Toute peine mérite salaire
Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.