Le Magazine
Les cadres et l’anglais, avis de recruteuse et de formatrice
L’anglais au berceau
Les jeunes ont parfaitement intégré cette langue aux compétences professionnelles basiques. « Aujourd’hui, l’anglais est un outil qu’il faut maîtriser au même titre que la bureautique, souligne Madeleine Faguy, responsable pédagogique chez Multilangues, une école de formation pour adultes. Les parents mettent leurs enfants à l’anglais de plus en plus jeunes. Ils investissent en leur payant des cours supplémentaires, des voyages linguistiques. Ils regardent aussi des films en famille sans les sous-titres ».
De plus, « l’anglais est aujourd’hui un critère éliminatoire pendant une recherche d’emploi », rappelle Claire Romanet, directrice du cabinet de recrutement Elaee, spécialisé dans les métiers du marketing, de la communication et du digital. Message reçu parmi les moins de 25 ans : ils sont 69 % à se former de leur propre initiative alors que 31 % des 36-65 ans le font dans le cadre d’un congé de formation ou à la demande de leur hiérarchie.
Pour l’experte en recrutement, cette différence comportementale entre les générations face à l’anglais est surtout due aux modes éducatifs, culturels, mais aussi technologiques. « En France, on est bien équipé en formation continue, mais il faut sortir d’une salle de cours pour être bilingue. Beaucoup de jeunes que nous recrutons ont passé un semestre d’étude à l’étranger et veulent continuer à pratiquer ». Parmi les 26-35 ans, ils sont 57 % à vouloir choisir une entreprise où l’on peut pratiquer l’anglais contre 43% des 56-65 ans.
Séries en VO
« Where is Brian ? Brian is in the kitchen. » Le sketch de Gad Elmaleh avait bien fait rire dans les années 90. A l’époque, il fallait apprendre par cœur et répéter. Depuis les méthodes ont changé et Brian peut bien rester dans sa cuisine britannique ou américaine, les jeunes sont prêts à aller à sa rencontre : 94 % des cadres de moins de 25 ans partent dans un pays anglophone.
Autre phénomène : 87 % des moins de 25 ans préfèrent regarder des films ou des séries en VO pour apprendre l’anglais contre 59 % des 46-55 ans. « Les jeunes vont visionner des séries anglophones en streaming où il n’y a même pas de sous-titres car ils n’ont pas envie d’attendre qu’elles arrivent en France et veulent connaitre la suite. Leur compréhension orale va devenir de plus en plus intéressante mais aussi plus idiomatique », analyse Madeline Faguy de chez Multilangues.
Mais il n’est jamais trop tard pour apprendre et les plus âgés peuvent aussi s’y mettre… / …
La suite de l’interview est à lire ici : Quand les jeunes réinventent l’apprentissage de l’anglais
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