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Formation et carrière : l’entreprise jugée inefficace pour 3/4 des salariés
Avec, de surcroît, une dichotomie très forte entre leur perception et celle de leurs employeurs : 56% des chefs d’entreprise estiment mettre en œuvre une politique efficace en la matière ! Et seuls 31% des salariés évaluent positivement la gestion de la mesure de leurs performances professionnelles…
– 26 % des salariés jugent leur entreprise efficace dans le développement de leur carrière
– 27 % considèrent leur entreprise pertinente dans ses recrutements
– 24 % estiment performante la politique salariale de leur entreprise
– 31 % ont le sentiment de pouvoir progresser dans leur société
– 44 % des employés pensent qu’il faut quitter une entreprise pour accroître sa rémunération
Ces éléments, comme les suivants, ressortent de l’étude « Evolution of Work 2.0 » publiée par ADP Research Institute (institut d’études du groupe RH spécialisé gestion des temps et des activités, paie, conformité) et menée auprès de plus de 8 500 salariés et employeurs dans 13 pays.
Plus généralement cette étude pointe une perception majoritairement négative des actions mises en œuvre par les employeurs : seuls 27% des salariés sont satisfaits des stratégies de recrutement de leur entreprise et 24% par la politique salariale. La perception s’améliore un peu quant à la formation (38% de satisfaits) ou 35% pour l’accueil des nouveaux collaborateurs, mais ces chiffres demeurent malgré tout inquiétants pour les organisations, d’autant plus que là aussi les employeurs croient réussir beaucoup mieux que ce que est ressenti par leurs salariés : à près de 60% pour chacun de ces sujets.
La gestion de carrière : au cœur des préoccupations des collaborateurs
Alors que 76% des salariés estiment qu’une entreprise doit protéger et entretenir ses talents de la même façon qu’elle veille à sa performance financière, moins d’un tiers d’entre eux considère que leur organisation gère leurs compétences de façon à leur donner les clés pour progresser dans leur carrière, et même, seuls 31% jugent avoir la possibilité de le faire en restant dans la même société.
Là encore les employeurs sont en décalage considérable puisque pour 69% d’entre eux leurs collaborateurs sont en mesure de progresser au sein de leurs entreprises.
Quitter son entreprise pour progresser : une évidence pour près d’un Français pour deux
La conséquence naturelle de ces différences de perception est le constat fait par près de la moitié des salariés en France qu’il faut quitter son entreprise pour accroître sa rémunération (44%) et avoir plus de responsabilités (39%).
Pourtant, plus de la moitié des Français ne sont pas prêts à quitter leur entreprise
Ceci dit pour les employeurs la situation n’est pas désespérée car les salariés français demeurent relativement fidèles: 52% ne veulent absolument pas quitter leur entreprise ! Nos voisins européens sont moins sédentaires : ils ne sont que 30% au Royaume-Uni et 36% au Pays-Bas à être dans le même état d’esprit. Il n’en demeure pas moins que 4 Français sur 10 considèrent qu’il faut constamment rester à l’écoute du marché et 15% disent être activement à la recherche d’un nouvel emploi.
Les employeurs ont ici aussi une vision différente : ils surestiment le nombre de leurs collaborateurs étant en état de recherche active tout en minorant la part de ceux qui sont ouverts à des propositions extérieures.
Notons encore que les entreprises françaises ont de considérables progrès à faire en matière de gestion de leur vivier interne de talents. Seuls 29% des Français entendent souvent parler d’opportunités en interne alors qu’ils sont au moins 43% dans ce cas en Allemagne et au Royaume-Uni. Une donnée à mettre en face des 35% des personnes interrogées qui envisagent de changer d’emploi suite à des opportunités dont elles entendent parler sur les médias sociaux…
Au-delà des chiffres, l’étude insiste sur cette différence d’appréciation qui est inquiétante et devrait inciter les directions des ressources humaines à prendre la mesure du problème de leur gestion des talents et du développement de leurs collaborateurs : il y va des performances futures de leurs organisations.
Source : Evolution of Work 2.0
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