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Formation en ligne : les COOC, la nouvelle saveur des MOOC
Petit lexique pour mieux se comprendre
Formation en ligne ouverte à tous (FLOT), cours en ligne ouvert et massif (CLOM), ou MOOC (massive open online course en anglais) : voici les 3 sigles les plus usités pour désigner les formations en ligne.
Comme souvent c’est le déterminant anglais qui a pris le dessus. Aujourd’hui il fait d’ailleurs office de générique de l’univers des acronymes de tout poil.
La caractéristique des MOOC est que les formations sont accessibles via Internet, que leur enseignement peut être suivi par un nombre indéfini et illimité de participants. Elèves et enseignants peuvent être dispersés aux 4 coins de la planète.
Depuis 2012, les MOOC ont suivi 2 types d’évolution : le cours traditionnel d’une part mais aussi une approche plus collaborative d’autre part, assimilée au « connectivisme » par les spécialistes.
Le premier courant dispense cours et exercices, avec contrôle de connaissances, le tout préparé par des enseignants suivant un programme.
Le deuxième courant s’appuie sur un modèle pédagogique co-construit par les participants, qui enrichissent les connaissances dispensées en agrégeant des contenus selon leur niveau d’expertise.
Les MOOC changeront-ils le rôle de l’université ?
Cette question passionnante est largement débattue dans l’ouvrage publié en ligne de l’éditeur Distance et Médiation des Savoirs.
Dans les fait, depuis 2014, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a fait œuvre de régulation en proposant une plateforme appelée FUN (France Université Numérique), bientôt suivi par la Conférence des grandes écoles, via l’association SILLAGES.info.
En 3 ans l’offre de formation en MOOC a ainsi triplé au niveau français. Malgré ce développement, le paradoxe de la rentabilité d’un MOOC subsiste car il s’appuie sur un modèle qui vise les économies d’échelle via un cours enregistré pour une population a priori sans limites, alors qu’il exige un investissement substantiel en temps et en matériel.
Sans doute est-ce pour cette raison que les MOOC se sont détournés d’un retour sur investissement par la fréquentation, préférant orienter leur marketing vers un gain de notoriété pour l’institution qui le propose.
Un raccourci qui se traduit bien dans les questionnements et éléments de réponse de l’ouvrage cité en tête de paragraphe.
Avec ceci vous prendrez bien un COOC ?
Progressivement les MOOC cohabitent avec les COOC (Corporate Online Open Course) qui sont des cours ou formations en ligne dispensées par les entreprises auprès de leurs salariés, voire de leurs clients ou encore à des candidats potentiels à un emploi dans l’entreprise concernée.
Selon certains, les entreprises qui élaborent un COOC ont ainsi parfaitement intégré le modèle initial du MOOC et sa popularité naissante pour en faire un outil d’accompagnement de leur transfor-mation digitale et développer les compétences de leurs collaborateurs et futurs collaborateurs.
Au final, quid du modèle économique ?
Si les COOC, et leur corolaire les SPOC (Small Private Online Course), formations en ligne à accès restreint semblent avoir trouvé leur modèle, la question se pose pour les MOOC à essence universitaire dans la mesure où le paradoxe veut que, pour enrichir un MOOC, il faut s’appuyer au passage sur un mode d’enseignement en présentiel. Ce qui revient à mixer 2 modèles pédagogiques plutôt opposés.
Les observateurs avisés notent par ailleurs que l’objectif principal d’un MOOC n’est pas tant l’amélioration de la qualité pédagogique, que l’image et la notoriété de l’institution qui le diffuse.
Les initiateurs de MOOC consacrent ainsi 65% de leurs ressources au recrutement de participants, soit en regard 1/3 seulement de leur potentiel à l’innovation dans la formation dispensée.
Au final, la tendance qui se profile consiste à faire basculer le coût de l’éducation des étudiants vers les institutions académiques et les employeurs. Les MOOC proposent ainsi de plus en plus un mix combinant présentiel, distanciel et un accompagnement en « classes inversées » sous forme de coaching.
Alors innovation disruptive ou opportunisme liée aux possibilités du numérique ? La question reste ouverte.
Pour approfondir la question
Les MOOC : conception, usages et modèles économiques par Jean-Charles Pomerol, Yves Epelboin, Claire Thoury – DUNOD éditeur de savoirs
BYOD, MOOC, FOMO, etc. : les nouveaux acronymes qu’il faut connaître
Citer un MOOC dans un CV peut avoir un double intérêt : montrer la capacité de se former en autodidacte et démontrer l’appétence pour les nouvelles technologies.
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2 commentaires sur “Formation en ligne : les COOC, la nouvelle saveur des MOOC”
Un peu compliqué de s’y retrouver dans une offre qui grandit chaque jour… Mais quel soulagement de sortir du modèle archaïque de la transmission du savoir. Vive le web, vive le connectivisme et merci Elaee pour cet article fort bien documenté.
C’est toujours un plaisir de lire votre newsletter si riche en contenus.
Merci pour cet article et bravo pour le travail formidable d’ELAEE et toute son équipe, c’est si rare !