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Communication : les métiers qui paient le mieux
Cumuler des années d’expérience ne suffit pas à faire une belle carrière et encore moins une jolie rémunération. Pour multiplier par 2,3 son salaire entre débutant et senior, certains acquis sont importants à connaître.
Ou à développer.
Claire Romanet, en tant que chasseuse de têtes spécialisée communication et fondatrice d’Elaee, vous donne son avis. Et des chiffres.
Sans surprise, les spécialités paient bien
De tout temps, l’expertise acquise dans un métier a été un facteur déterminant pour faire monter en puissance une rémunération. En tant que recruteurs chez Elaee, c’est une vérité que nous vérifions chaque jour.
Néanmoins, l’étude réalisée avec Communication & Entreprise sur « les salaires dans la communication » nous a permis de conforter l’identification de trois clefs d’entrée distinctes qui infiltrent de façon transverse différentes fonctions de la communication : la stratégie, le commercial et le digital.
La stratégie tout d’abord
La capacité à chercher l’information, analyser, synthétiser, l’intelligence et le niveau de culture générale requis, ainsi que la faculté de proposer des idées et solutions sont autant de critères qui poussent les métiers du conseil en avant. Autrement dit qui rémunèrent bien.
Cela concerne, par exemple, les métiers du planning stratégique en agence (50,9K€ bruts annuels en moyenne), les affaires publiques, le lobbying ou plus globalement la gestion de la relation avec différents publics (un responsable des relations publics est à 55,5K€). Ou encore la stratégie de marque qui voit une moyenne de rémunération à 72,9K€ lorsque l’on cumule les fonctions d’ambassadeur, de responsable de marque, de brand specialist et de directeur de la marque.
La stratégie fait aussi partie des savoir faire qui permettent aux fonctions de direction générale de tenir le haut du tableau (moyenne qui dépasse les 82K€ bruts annuels). Ce qui est une conséquence logique puisque, à ce poste, on cumule des savoir faire tels que conseil, commercial, gestion et management des hommes.
Autre clef d’entrée tout aussi primordiale que transverse : le commercial
Cette compétence (ou ce tempérament) ne concerne pas seulement les métiers de la communication : elle est vitale pour tous les secteurs d’activité.
Pour autant, elle fait l’objet d’un paradoxe conséquent : le marché est en forte demande de profils commerciaux (il suffit de voir le nombre d’offres d’emploi concerné), alors même que les Français, et surtout les communicants, continuent à entretenir une mauvaise image de l’acte de vente.
Pourtant présenter une idée, défendre des arguments, proposer une campagne, convaincre ou rallier des consommateurs ou des citoyens… ne sont-ils pas des actes faisant appel aux mêmes savoir faire et process que l’action commerciale ?
Il faut noter que l’on dissocie de plus en plus deux typologies de fonctions dans le commercial. D’une part, celles qui sont liées à la gestion de la relation clients au quotidien, qui savent accompagner et faire grandir des comptes (communément appelés « les éleveurs »).
D’autre part, les fonctions liées au développement commercial, dont l’objectif est d’acquérir de nouveaux prospects à transformer en clients. Ces « chasseurs » sont évidemment bien moins nombreux et l’effet de rareté, cumulé au fait qu’ils sont payés avec des variables sur objectifs, leur permettent de truster de jolies rémunérations, surtout en regard de la moyenne d’âge (un responsable développement commercial touche en moyenne 53,5K€).
Le digital, graal ou pas graal ?
La 3e expertise, vecteur clef de rémunération, concerne le numérique. Ce facteur majeur de transformation et d’évolution, aussi bien technologique, organisationnel que sociétal, crée et va continuer de créer des milliers d’emplois. Il impacte bien sûr tous les secteurs d’activité, mais il faut reconnaître que la communication est un métier où la mutation est extrêmement forte.
Dorénavant, on ne peut plus concevoir de communiquer avec un public, des collaborateurs ou des entreprises sans prendre en compte le numérique en tant qu’outil, média et moyen d’échange.
De fait, les compétences sur le digital font de plus en plus partie des exigences requises dans les définitions de fonctions liées à la communication. Mais elle creuse en même temps les écarts de salaires entre les différents professionnels. Et met violemment de côté ceux qui se posent encore la question d’accepter le changement (genre « je suis pro en com’ mais nul en web, comment je fais »).
Il est aisé pour un responsable de communication digitale d’être à 45K€ bruts annuels.
Les rémunérations les plus faibles
Les métiers de la communication les moins bien payés concernent bien sûr les métiers les moins qualifiés, avec en premier lieu les juniors et autres postes d’assistants. Mais pas seulement.
On remarque que certains métiers ont peu d’évolution salariale, parce qu’ils restent dépendants de missions très opérationnelles : comme par exemple assurer des relations et relances presse, produire des documents print ou des événements. La fabrication par exemple, avec l’avènement du numérique, n’est plus admirée et payée comme il y a 20 ans. L’étude montre une moyenne de 28,2K€ pour un chef de fabrication.
Même les métiers du contenu, lorsqu’ils sont très axés production (mise à jour, mise en ligne, animation de communautés, …) peinent à être payés au niveau où ils l’étaient auparavant.
C’est le cas, par exemple, du community manager, parce que cette fonction recoupe dorénavant 6 ou 7 métiers différents (curation, veille, animation, etc.) mais aussi parce qu’elle devient moins rare, les formations s’étant étoffées. Le CM a fini de voir les salaires s’envoler et stagne avec une moyenne de 28,5K€ bruts annuels.
Le variable, une tendance forte
Avec 45% des rémunérations déclarées concernées, la part variable en plus du fixe devient prépondérante.
Cela peut paraître surprenant pour des métiers dont certains sont considérés comme artistiques et d’autres comme intellectuels. Pourtant, cet effet répond à une logique, celle de la conjoncture économique, et à un besoin, celui de retour sur investissement nécessaire aux entreprises. Pour ces dernières, payer une partie du salaire sur un objectif (souvent à la fois quantitatif et qualitatif) permet à la fois d’amortir les coûts (puisque le variable est un pourcentage sur un montant facturé et encaissé), de motiver les salariés et de minimiser la prise de risques. L’entreprise cherche à aligner la performance du salarié sur sa performance globale.
Le temps où le système de fixe + variable était réservé aux fonctions commerciales est donc fini.
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Toute peine mérite salaire
Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
Un commentaire sur “Communication : les métiers qui paient le mieux”
Un métier sympa soir, week end, à mi temps ou plein temps assez facile si on a quelques qualités rédactionnelles & photographie être « marketing influenceur « , voyage, food , lifestyle, lire l’excellente étude de @bernardjomard reprise sur de très nombreux blogs dans x pays à lire http://bernard-jomard.com/2017/06/19/influenceurs-marketing-jungle-sy-retrouver/