Savoir parler salaire lors de l’entretien d’embauche, facile !

La question compliquée de la rémunération lors de l’entretien d’embauche

Parler salaire, un vrai souci.
De fait, les entretiens d’embauche constituent de véritables mises à l’épreuve pour les futurs salariés. Un geste mal pensé, un mot mal prononcé ou une tenue inappropriée (on vous en parlait déjà en 2007 dans le billet « T’as pas le look Coco ») peuvent mener à la fin prématurée de l’entretien.
Il n’est pas rare d’entendre que les salariés ont le sentiment, parfois, de « jouer le coup de leur vie » à ce moment-là.
Après plusieurs minutes à répondre au mieux aux questions du recruteur tout en arborant votre plus beau sourire, vous devrez faire face à la partie la plus délicate de l’entretien : la question de la rémunération.
Pas de stress, voici quelques clefs pour bien préparer cette épreuve.

Pour parler salaire, être clair et clairvoyant

Avant de parler chiffres, il est important de savoir se positionner : par rapport à son salaire actuel bien sûr, mais aussi par rapport au marché, au poste et à l’entreprise. Explications.

En fait, c’est un peu comme dans « Maison à vendre » de Stéphane Plaza : quand la maison ne trouve pas preneur c’est très souvent parce que son prix est évalué en fonction de la somme dont le vendeur a besoin et non pas de sa valeur marché.

Bien sûr, il est complètement logique de négocier une augmentation de salaire entre votre poste actuel (ou le dernier) et le suivant. Néanmoins, il faut raison garder et être dans des « moyennes acceptables ». En général, on parle de pourcentage de plus ou moins 10%.
Mais on ne demande pas un salaire (seulement) en fonction de ce que l’on pense mériter.
Pour savoir ce que vous valez par rapport au marché, renseignez-vous grâce aux fiches métiers (comme celles d’Elaee sur les métiers de la communication, du marketing et du digital) ou via les infos accessibles sur internet : associations de professionnels, études, organismes spécialisés (Apec, jobboards, etc.), médias, écoles, … et faites des recoupements. Vous pouvez aussi aller voir les offres d’emploi en cours : certaines indiquent les salaires proposés.

Une astuce : lorsque vous évoquer la rémunération souhaitée la première fois, pensez à donner plutôt qu’un montant ferme, une « fourchette de salaire ». Ainsi, si vous ne savez pas la rémunération prévue du poste pour lequel vous passez un entretien, vous prendrez moins de risques. Exemple : vous gagnez aujourd’hui 36K€ et vous aimeriez dépasser les 40K€, annoncez 36 – 45K€ et attendez que ce soit le recruteur qui réponde ou vous relance.

Réfléchissez donc bien au salaire que vous voulez atteindre, à cette fourchette et traduisez-la en rémunération brute annuelle. Si vous souhaitez intégrer les différents avantages dont vous bénéficiez (intéressement, participation, RTT, etc.), parlez alors de salaire packagé.
L’important est que cela soit bien clair dans votre tête.

Qui doit parler salaire, le recruteur ou le candidat

Il est d’usage que le fait d’évoquer la question de la rémunération revienne à l’employeur. Aussi, ne sabotez pas votre entretien en devançant ce dernier qui pourrait imaginer que c’est le seul intérêt que vous trouvez au poste.
Pour autant, si c’est un critère important pour vous, et que vous ne voyez pas le recruteur aborder la question, il faut en parler. 92 % des DRH estiment que les candidats doivent aborder la question de la rémunération lorsqu’elle n’a pas été avancée par l’entreprise (étude Robert Half 2015).
Mais ne le faites pas n’importe quand. Le moment idéal varie en fonction de l’entreprise. 39,5 % des DRH pensent que le 2^e entretien se révèle propice pour une telle discussion. 27,5 % revanche estiment que la question mérite d’être soulevée lors du premier entretien ou de la candidature. 25 % quant à eux affirment que la rémunération doit être abordée à la fin du processus de recrutement à savoir au moment de la signature du contrat.

Montrez d’abord à l’entreprise que votre profil correspond à ses attentes avant de lui donner le prix pour s’offrir vos services. Il s’agit d’une technique commerciale tout à fait classique qui consiste à susciter l’intérêt du client avant de lui proposer un produit.

De l’importance de l’assurance

Puisque la question de la rémunération est claire pour vous, que ce soit en terme de fourchette, de chiffre arrêté et d’arguments pour la faire valoir (ne pas oublier ce point, il faut jus-ti-fier ce que vous valez et pas se contenter d’un « mon voisin gagne ça »), vous aurez un poids en moins.

Sans stress, en sachant poser le cadre de l’échange, vous êtes bien préparé et pouvez donc gagner de l’assurance, ce qui est un fort bon point.

Au final, peu importe que vous abordiez votre rémunération dès le premier entretien ou le dernier tant que vous le faites avec pragmatisme, du tact et un brin de talent.
Ensuite, si vous voulez être encore plus à l’aise, vous pouvez lire les 34 petits trucs pour que votre entretien d’embauche soit réussi. Yapluka.

On vous parle bientôt de résultats de l’étude des salaires dans la communication menée par Elaee, Communication & Entreprise, Occurrence et les Alumni Celsa, à laquelle certains d’entre vous ont contribué (on les remercie) sur laquelle vous pourrez vous appuyez.