Le Magazine
Emoticônes et algorithmes, le savant dosage de Facebook
Facebook met à jour son bouton « J’aime »
En octobre 2015, les internautes ont finalement réussi à se faire entendre du géant Facebook. Ils réclamaient depuis plusieurs années, une mise à jour du bouton « J’aime » afin d’élargir leur spectre de réaction.
Ils ont été surpris de voir que Facebook leur avait concocté plusieurs réponses, un savant mélange de nouvelles réactions. « Coeur », « Haha », « Wouah », « Yay », « Triste » et « Grr », tels sont les nouveaux boutons de réaction Facebook. Ils peuvent être traduits par « J’adore », « Joie », « Surprise », « Amusement », « Tristesse » et « Colère ».
Après quelques mois de tests, la version finale de cette mise à jour a été validée le mercredi 24 février. Au passage, la réaction « Yay » ou « Amusement » a été abandonnée, car elle était jugée trop vague.
Pourquoi ?
Telle est la question qui vient en tête à la vue de ces nouvelles mises à jour. La première raison correspond bien entendu à une envie de satisfaire les demandes des utilisateurs du réseau social.
Il est intéressant de noter que selon le communiqué officiel émis par Facebook, une enquête a été menée auprès des usagers pour déterminer les meilleures réactions à intégrer dans cette mise à jour. Nous nous intéresserons plus tard au choix de limiter les réactions à 6.
L’autre raison qui a poussé Facebook à intégrer ces nouvelles réactions correspond à l’enjeu majeur de cette année 2016, le big data. En effet, ces réactions permettront au réseau social de mieux « profiler » chaque utilisateur pour lui proposer la meilleure expérience possible sur la plateforme. Pour faire simple, les données récoltées via ces réactions influenceront les informations affichées dans le fil d’actualité de chacun de nous ainsi que dans la barre « Suggestions ».
La face cachée de la mise à jour
Comme vous vous en doutez, ces réactions n’ont pas été uniquement pensées pour les utilisateurs. Facebook reste une bonne machine à billets et un expert en marketing. Les nouvelles réactions intégrées à son interface lui permettront de suivre l’efficacité des publicités de ses partenaires.
La réaction « Joie » par exemple permettra d’identifier les publicités ou les posts qui créent de la bonne humeur chez l’utilisateur. Dans le cas de la publicité, elle permet de mesurer directement son efficacité.
Pour le post en revanche, cela permettra à Facebook de trouver l’emplacement idéal ainsi que le moment idéal pour une publicité. Lorsque le client est de bonne humeur, il se révèle en effet plus enclin à cliquer sur une publicité.
Enfin, pour en revenir à la limitation des réactions à 6, elle s’explique justement par cette nouvelle stratégie de ciblage marketing. En limitant les réactions, Facebook facilite le travail de ses algorithmes.
À noter aussi que les réactions réduites permettent de booster l’honnêteté de l’utilisateur Facebook. Ceci s’explique par le paradoxe du choix et sa mise en évidence durant les phases tests de la mise à jour Facebook.
Bref
Avec cette mise à jour, les utilisateurs Facebook peuvent se réjouir de s’être fait entendre par le réseau social. Ils peuvent désormais choisir d’autres réactions en dehors du classique « J’aime ». Pour découvrir les autres réactions, il suffit d’appuyer sur le bouton « J’aime » sur mobile ou de passer le curseur de la souris sur ce dernier depuis un ordinateur.
Les annonceurs quant à eux viennent de recevoir un nouvel outil de ciblage pour leur publicité.
Cette mise à jour qui fait la part belle au marketing comportemental est une manière efficace pour Facebook de répondre à la demande de ses (naïfs) clients, de mieux connaître chacun de nous et de rentabiliser astucieusement ses bases de données.
Sources : Huffingtonpost, Lefigaro, Slate…
Copyright : Shutterstock « binary code with the word big data »
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Un commentaire sur “Emoticônes et algorithmes, le savant dosage de Facebook”
[…] L’autre paramètre à prendre en compte pour créer le post idéal correspond au nombre de caractères utilisés. Selon l’étude, celui-ci se situe en dessous de 50. Les posts avec moins de 50 caractères possèdent le plus fort taux d’engagement. À noter d’ailleurs qu’une fois la longueur doublée, le post perd 50 % de son potentiel d’engagement. Ces deux données nous permettent de vérifier une théorie bien avancée concernant les spécificités d’internet. Sur ce médium, les internautes cherchent avant tout de l’information simple, concise et percutante. C’est à ce prix que vous obtiendrez une réaction ou un emoticone. […]