Placement de produit, je t’aime moi non plus

Subliminal le placement de produits ?

Que vous soyez un expert du secteur de la communication et du marketing ou un simple consommateur, vous avez sûrement remarqué que le placement de produit est devenu une pratique commerciale connue et de plus en plus facile à identifier.
Cette technique, dans le sens où elle a toujours visé l’inconscient et se doit donc d’être discrète, serait en perte de vitesse. Certains nous annoncent même sa disparition. Arguant que, dès lors que vous avez pleinement conscience du placement de produit, il perd toute sa force.
Comme l’exemple du fameux « Selfie des Stars » des Oscars 2014 qui a perdu tout son charme lorsqu’on a su qu’il avait été réalisé à la demande de Samsung, le placement de produit trop évident n’est guère apprécié.

Pourtant, c’est toujours un marché avec des chiffres exponentiels

Dans les clips musicaux, on arrive à des situations quelque peu grotesques tellement l’insertion de publicités n’a plus rien de discret ou de rapport avec l’histoire racontée.
De Justin Bieber avec ses caleçons Calvin Klein et ses chips mexicaines à Lady Gaga avec ses bigoudis Coca-Cola, Jennifer Lopez avec Fiat 500 ou bien Maitre Gims et les chaussures Modatoi, la publicité tend à nuire à l’aspect artistique. Surtout, il n’y a plus rien de subliminal là-dedans.
Ce n’est pas David Guetta qui nous contredira, lui qui a même créé il y a quelques années une filiale spécialisée en placement de produits, arrondissant ses fins de mois (entre 80 000 et 150 000 euros paraît-il). Mais bon, lui il refuse les chips.

Dans le cinéma, cela fonctionne encore mieux et le placement de produit génére toujours des investissements faramineux.

Les marques les mieux placées et leurs budgets affolants

Chaque année, un classement établi par Brandchannel donne la marque qui a bénéficié du plus grand nombre de placements de produits dans les productions de films américains. Sans réelle surprise parce que c’est la 3^e fois que la marque décroche la première place : ce sont les produits Apple dans 9 des 35 films qui ont dominé le box-office américain en 2014.

La palme du plus grand nombre de produits dans un seul film est attribué à « Transformers 4 » qui totalise 55 marques (Armani, Budweiser, Coca-Cola, Nike, Redbull, Chevrolet, etc.) : il faut dire que le film a rapporté 245 millions de dollars, c’est donc sans conteste un bon investissement. Un film pour ado consentant direz-vous ? Peut-être mais un film plus sérieux comme le thriller « Gone Girl » est juste derrière, avec 48 produits.

De la même façon, le futur James Bond « Spectre » qui sort le 11 novembre prochain (avec Monica Bellucci et Léa Seydoux) nous promet une débauche de marques. Il faut dire que cet opus sera le plus cher de toute l’histoire : il a coûté 272 millions. Une goutte d’eau par rapport à ce qu’il va générer, quand on sait le dernier James Bond « Skyfall » a rapporté plus d’un milliard de recettes.
De quoi se faire pardonner d’avoir détruit 7 Aston Martin DB10 (ce qui, avec les autres voitures cassées, porte le coût à 32 millions d’euros).

Dans Spectre, Heineken n’a pas hésité à débourser 30 millions de dollars pour que Bond renonce à sa « vodka-martini mélangé au shaker, pas à la cuiller » pour commander une bière !

Les séries ne sont bien sûr pas en reste. Le meilleur exemple récent étant Franck Underwood (Kevin Spacey dans House of Cards) jouant et citant un jeu sur sa tablette (Monument valley) qui a littéralement fait exploser les ventes du jeu.

Alors, pas si mort que ça le placement de produits non ?

Sources : HuffingtonPost, Challenges, Jay Newell