Vulgaire et célèbre ça marche. Un exemple ? South Park

Si vous voulez voir Michelle Obama qui tabasse un enfant obèse (épisode Raising the bar), Steve Jobs changer le monde en cousant des bouches à des anus (épisode HumancentiPad), ou bien si vous voulez savoir comment se servir du site de crowdfunding Kickstarter pour monter une escroquerie (Go Fund Yourself) ou voir les pénis de fans de gluten s’envoler (Gluten Free Ebola), pas de doute. Vous êtes dans le monde trash et à rebrousse-poil de South Park.

Créée par Trey Parker et Matt Stone, cette série animée qui promène ses 4 sales gosses depuis déjà 18 saisons (à raison de 14 épisodes par an) du nom de la ville la plus accueillante du Colorado, est renommée pour son humour cru et satirique, mêlant blagues scatologiques, vulgarité et diverses insultes sur tous les peuples ou minorités ethniques.

Mais sa renommée fait aussi la joie de ses détracteurs !

En effet, ces derniers sont convaincus parfois sans même se donner la peine de la regarder que toute cette vulgarité n’est que violence verbale et morale.

Il ne faut pas prendre tout au premier degré ! Peut-on vraiment dire que la vérité est synonyme de mauvaise qualité ou de stupidité ? On a déjà vu ce trait d’esprit dépassant les limites de la correction. Chez de nombreux écrivains célèbres tels que Rabelais, Bukowski, Apollinaire ou encore chez des humoristes pour le moins adorés tels Coluche ou Bigard. Cette vulgarité (souvent gratuite) mérite-t-elle de reléguer cette série en tant que mauvaise série ? Certes non.

Derrière son apparence infantile et violente, lorsqu’on prête l’oreille aux textes et au contexte, on peut facilement se rendre compte que cette série représente une vive critique du système américain.

Avec cette série, parler de faits de sociétés en argumentant les avis « pour » et les avis « contre » est dorénavant reconnu comme une façon impertinente de commenter l’actualité (people, politique, géopolitique, etc.). De ce fait, les auteurs critiquent à chaque épisode et concluent par une « morale » nous portant à réfléchir.

Dans cette ville de South Park, nous suivons les aventures de héros qui sont 4 enfants de 8 ans. Et dans le monde de cette série, tout les adultes paraissent plus stupides qu’eux, plus crédules. C’est à se demander si l’enfant ne serait pas l’adulte : comme dans l’épisode « Murder Informative Porn » ou le fils met le contrôle parental à ses parents qui déclarent détester leur fils et préférer avoir un autre fils, évidente référence inversée.

Chaque personnage a ses qualités et ses défauts (surtout ses défauts c’est vrai) et sait les mettre en valeur…

Pour finir, je vous conseille de regarder cette série mais en éteignant la zone sérieuse de votre cortex cérébral,

car plus d’une dizaine d’épisodes ont été récompensés d’un Emmy Award, fameux prix américain qui est aux séries ce que les Oscars sont aux films, comme l’épisode « Margharitaville » (critique de la crise financière) que je vous conseille vivement d’aller voir pour vous faire une idée par vous même.

Boris Tesla, étudiant, passionné de séries et d’actus, nouveau contributeur Elaee