Le Magazine
Chômette, la Fantômette de la recherche d’emploi !
Bonjour à tous !
Tout d’abord, je voudrais remercier Élaee qui a eu la gentillesse de me laisser m’exprimer sur le sujet de chômage. Et vous allez voir que j’ai dû mobiliser mes ressources (voire même des compétences que je ne pensais pas posséder) pour me sortir du tourbillon infernal qu’est la recherche d’emploi.
Reprenons au début. Flash-back : nous sommes en 2008 et la société qui m’emploie en tant qu’assistante commerciale subit de plein fouet la crise de l’immobilier. Je suis licenciée pour motif économique début 2009 et me retrouve au chômage, après 5 années idylliques passées dans cette entreprise.
Au début, je suis résolument optimiste :
- Diplômes ? Check !
- Expérience ? Check !
- Motivation : jauge pleine !
Mais au fil des mois, je vais vite déchanter et pour cause : l’ami Pôle Emploi craque et me propose un travail auquel je n’avais même pas songé : vendeuse en poissonnerie. J’en parle dans mon livre « au boulot, Chômette (éditions la boite à Pandore) parce que vous doutez que ce n’est pas le seul impair que j’ai essuyé sur ma route de demandeuse d’emploi.
Grosso modo, l’épisode 1 « Chômette en vendeuse rayon poissonnerie » donne ceci
(extrait de mon livre) :
« Attention, je n’ai rien contre ce travail, à part l’odeur qu’il doit falloir supporter au fil des jours. Quoiqu’à la longue, on doit être anesthésié, non ? Il faudrait que quelqu’un de ce corps de métier me renseigne à ce sujet.
Je cherche toujours le rapport entre ce qu’on m’a proposé comme boulot et ce pour quoi je suis formée.
Assistante commerciale dans le tertiaire devient vendeuse en poissonnerie avec l’ami Pôle Emploi.
Apparemment, c’était clair pour mon conseiller. Visiblement, nous n’avons pas la même conception de la logique professionnelle.
Voici la conversation relatant cette anecdote :
– Moi : « alors, est-ce que vous avez vu une annonce potentiellement intéressante me concernant ? »
– Mon conseiller : « oui, tout à fait, cette grande surface cherche un vendeur en poissonnerie, je vous imprime la feuille »
– Moi (hésitant entre exploser de rire et garder un sérieux de rigueur, j’ai opté pour le sérieux sur le coup et piqué une crise de rire à peine les portes de mon centre d’emploi dépassées) : « imprimez toujours, je vais regarder cela ».
– Mon conseiller : « ils recherchent quelqu’un ayant le contact commercial, habitant Gradignan et ayant déjà travaillé dans un supermarché ».
– Moi : … (Cela m’a laissé sans voix).
Pensé (mais pas dit) : cela tombe bien, j’ai un bac + 3 en commerce (mention poissons et crustacés cela va de soi), j’habite Talence et renseigne les professionnels de l’immobilier sur les capacités phénoménales d’un logiciel de défiscalisation immobilière, un bijou capable de calculer en temps réel où il faut investir pour payer le moins d’impôt possible, on est donc en plein dans le sujet, non ?
Mon conseiller ne m’a plus jamais parlé de cette offre. »
J’imagine que vous avez déjà reçu ce type d’offre, n’est-ce pas ?
Bref. Pas question de me laisser décourager. Je continue à postuler, tout en m’entourant de gens positifs avec qui échanger sur le sujet. Cela me permet d’y croire, même si le décompte final de mes allocations chômage approche et que je commence à me demander si je vais finir un jour par décrocher ce sésame tant attendu.
Après un an d’errance, de faux espoirs, l’issue est sans appel :
Chômette reste au chômage. C’est pourquoi je décide :
- De monter mon autoentreprise (Drôle de Plume) histoire de montrer qui est le patron !
- D’écrire un livre racontant mes « folles » aventures de « non-boulot »
J’imagine que mes compagnons de galère se retrouvent dans mes écrits puisque « au boulot, Chômette ! » a fait une jolie percée, mais ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
Si j’ai un conseil à vous donner,
c’est de changer votre façon de vous présenter : misez sur l’originalité (CV et lettre de motivation) afin que vos documents ne soient pas noyés sous la pile d’autres demandes !
Grâce aux nouvelles connaissances acquises avec la gestion de mon autoentreprise, j’ai pu postuler sur un nouveau créneau professionnel : le métier de rédacteur web. Et ô miracle, une seule candidature envoyée pour une embauche quasi instantanée…Je rédige dorénavant pour Orion Menuiseries, site de vente en ligne de menuiseries tout en gérant mes propres clients sous mon statut d’indépendant.
J’étais assistante commerciale. Je suis devenue rédactrice et auteur et vous savez quoi ? Je m’éclate ! Au final, cette période de chômage m’a permis de me mettre sur la bonne route, je m’étais égarée…Comme quoi, il y a du positif même dans le plus sombre…
Je vous souhaite de trouver le travail qui vous convient et qui sait ?
Peut-être écrirez-vous un livre pour raconter les misères subies ? Auquel cas, dites-le moi, je serais ravie d’avoir une dédicace.
Portez-vous bien et bon courage !
Alexandra Le Dauphin, la Bridget Jones de Pôle Emploi
« Au boulot, chômette ! Les tribulations drôles et féroces d’une chômeuse », Editions La Boîte à Pandore, Paris (14,90 euros).
Ex-assistante commerciale, Bordelaise, 2 enfants, devenue indépendante puis embauchée en tant que Rédactrice web et Chargée de communication.
Vous voulez un ouvrage dédicacé ? Cliquez sur le site d’Alexandra.
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Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
5 commentaires sur “Chômette, la Fantômette de la recherche d’emploi !”
Un grand merci !! 🙂
Je connaissais Agathe mais pas Chômette — Bravo pour cet humour résilient (et cette résilience tout court !
…sont trop fortes,les filles :p
J’en ai une moi-aussi bien bonne : 25 ans de création en pub, édition, graphic design et événementiel exercées en free-lance. À la recherche de nouveaux contrats ou même (!) d’un poste salarié au même niveau suite à la chute spectaculaire des affaires depuis – pour moi – mi 2013. Deux années de prospection quotidienne sur 4 à 5 sites spécialisés ; autrement dit des centaines et des centaines d’envois de CV + mini-book attractif + lettre de motivation personnalisée avec soin. Résultat : à peu près 10 réponses négatives et 300 non-réponses… ah si ! une : professeur de trompette.
Bravo à la Chômette pour le bouquin.
Un grand merci pour vos gentils mots !! 🙂
Max : bon courage…je ne suis même pas étonnée malheureusement…
Bravo à Alexandra Chomette.
Pour Max, si je peux me permettre, il me semble que la donne est encore plus difficile car vous cumulez 3 handicaps : vous bossez dans la pub, vous avez (vraisemblabement) dépassé les 40 ans et vous avez été free très longtemps. On sait que les employeurs craignent que les indépendants ne parviennent pas à supporter le « carcan » d’un système avec horaires et comptes à rendre. Je le sais, je suis exactement dans la même situation que vous ! dur dur de faire changer les choses.