Le Magazine
Télétravail, pourquoi pas moi ?
Le télétravail, une solution qui concerne une part marginale des salariés français
En France, le télétravail a du mal à se développer. Dans les grandes entreprises en 2013, selon une étude de l’ANACT, seulement 12% du personnel télétravaillait, loin derrière nos voisins les pays anglo-saxons et scandinaves, dont le taux se situe entre 20% et 35% .
Chez les cadres, la proportion est un peu plus forte : 35% comme stipulé dans l’intéressante étude Cadreo / Regionsjob de 2014 mettant en lumière vie privée et vie perso.
Le télétravail demande au préalable plusieurs conditions, ce qui peut expliquer les réticences des entreprises à s’y mettre :
– Une organisation formalisée de l’équipe,
– Des outils de communication fiables, avec un espace dédié à la maison,
– Une souplesse d’adaptation : si une réunion importante est placée le jour du télétravail, d’emblée déplacer ou annuler le télétravail.
– Une capacité à travailler en solo, en autonomie.
– Et surtout, de la confiance entre le collaborateur et son supérieur hiérarchique.
Pour cela, anticiper la mise en place et les risques (sentiment d’isolement, utilisation des outils en dehors des heures de travail, accident du travail, etc.) permet d’éviter nombre d’écueils qui relativisent l’effet » vie en rose » du télétravail : Le télétravail c’est pas vraiment la santé. Il peut donc être fort utile d’acquérir quelques bons réflexes.
Le télétravail : des avantages pour le salarié, pour l’employeur et pour… la société !
Outre moins de déplacements comme nous l’avons évoqué ci-dessus, le télétravail permet de résider à distance de son lieu de travail afin de bénéficier d’un meilleur cadre de vie et un coût de la vie moins élevé. Le travail nomade peut s’effectuer à domicile, mais aussi dans d’autres bureaux que le sien appartenant à l’entreprise, ou encore dans des locaux dédiés ou espaces de co-working.
A cela d’autres avantages :
– Avec la souplesse des jours télétravaillés, on peut éviter les déplacements les jours de pics de pollution ou de grève des transports par exemple.
– Ne pas être obligé de prendre de congés enfant malade quand c’est le cas, ou rester chez soi si on est contagieux mais capables d’assurer son lot quotidien de tâches à accomplir.
– Réduire le stress et la routine, se sentir moins fatigué, et moins malade justement.
– Ne plus devoir poser une journée de congés pour faire passer le plombier en cas de panne, ou toute autre prestation à domicile.
– Permettre l’embauche d’une personne à mobilité réduite qui se fatiguera moins à venir chaque jour ouvré sur le lieu de travail et ainsi faciliter la mise en conformité avec la loi qui impose l’emploi d’au moins 6 % de travailleurs en situation de handicap pour les entreprises de plus de 20 salariés.
– Etre plus productif : étant moins dérangés par le téléphone du voisin qui sonne ou le passage de 15 collègues à suivre pour dire bonjour, …on est bien plus attentif à son travail, concentré. Résultat : des réalisations de meilleure qualité !
– Enfin, répondre aux besoins de ses salariés de s’épargner les transports quelques jours par semaine ou par mois, c’est prouver en tant qu’employeur sa capacité à faire confiance à ses collaborateurs, en les accompagnant dans cette nouvelle forme d’organisation. Au passage, c’est la marque employeur qui gagne des points.
Une fois les freins levés, le contrat de travail nécessite un avenant cadrant les conditions du télétravail afin de sécuriser et le salarié et l’employeur.
Suis-je le bon candidat pour le télétravail ?
Envie de vous y mettre ? Comment savoir si on est capable de télétravailler ? Petit Quizz : répondez par oui ou par non à ces questions :
– Vous avez besoin d’être boosté par les autres pour vous y mettre ?
– Vous avez besoin d’être informé(e) en temps réel des derniers rebondissements de la vie de l’entreprise, tout comme de la dernière blague du voisin de bureau ?
– Vous et l’organisation, soyons honnête, ça fait deux ?
Si vous avez répondu oui aux trois affirmations, alors, la vie d’entreprise au quotidien est indispensable à votre équilibre.
En revanche, si vous avez répondu non aux trois questions, alors le télétravail peut s’envisager pour vous, à condition que votre présence sur le lieu votre entreprise ne soit indispensable, bien sûr. Idéalement, la formule 2 jours au bureau et 3 jours travaillés à distance, permet de conserver le lien avec ses collègues, de ne pas être « oublié(e) », et d’être pro-actif dans les contacts avec ses collaborateurs afin de rester au courant des avancées des dossiers et de la vie d’entreprise pendant son absence.
Vos l’aurez compris, bien anticiper la mise en route pour une bonne organisation de part et d’autre est essentielle, ainsi qu’une volonté partagée de ce type d’organisation, au risque d’entendre au bout de quelques mois, après des couacs à répétition plus ou moins orchestrés : « je vous l’avais dit que ça ne marcherait pas » !
Comme un rapport d’activité de journée afin de rassurer l’employeur et… soi-même, et éviter ainsi d’autres remarques du genre : « tu as télétravaillé hier ? C’était bien ton jour de repos ?… » (petit clin d’oeil à la mauvaise blague « Tu pars à 18h, t’as pris ton après-midi? »
Personnellement, après avoir expérimenté le télétravail, je suis devenue convaincue que c’est une solution d’avenir face aux difficultés de transport, de logement, de santé. Un subtil équilibre à trouver entre vie professionnelle et vie privée !
Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous télétravaillez ? Avez-vous rencontré des freins à la proposition (comme service RH/comme salarié) ? Vous avez envie de vous y mettre ? Ou au contraire vous trouvez que c’est une fausse bonne idée ?
Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez consulter les sites de l’Anact ou Zevillage.
Gaëlle Lethenet
Contributrice Elaee
12 ans d’expérience en communication, passionnée par les mots et par l’accompagnement de la réflexion et de la mise en œuvre d’actions de communication ayant du sens.
En recherche de poste dans la communication/ le Web / l’éditorial.
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6 commentaires sur “Télétravail, pourquoi pas moi ?”
Bonjour,
Merci pour cet article assez exhaustif sur le sujet. J’ai moi-même expérimenté le télé-travail lors de grèves de métro, grâce à un chef compréhensif puis en tant que freelance pendant 2 ans. J’ai vraiment apprécié ce mode travail pour diverses raisons :
– On ne subit plus les transports en commun et la course matin/soir donc on reste zen.
– On peut organiser sa journée comme on le souhaite et c’est vraiment appréciable quand il faut prendre un RV chez un médecin. Si on est du matin, on peut se mettre au travail tôt et inversement si on est du soir, l’objectif étant de remplir sa tâche quotidienne.
– On est plus productif : plus de coups de fil ou de discussions intempestives dans les couloirs (je fais allusion aux open-space), bref, on est vraiment très concentré et on avance dans son travail.
Par contre, une réunion hebdo dans les locaux semble primordiale pour faire le point sur les sujets en cours mais aussi pour « sentir les choses ». Pour moi, la communication est un métier qui se prête vraiment à ce mode de travail.
Article très intéressant qui donne envie d’expérimenter le télé-travail. J’espère un jour en avoir la possibilité.
Merci pour cet article intéressant !
Le télétravail a de nombreux avantages pour les salariés et les entreprises s’il est bien géré par les RH !
je vous invite à consulter cet article sur ce sujet : Le travail à distance : quels défis pour les RH ?
Article intéressant oui, mais quand ont dit, le télétravail pourquoi pas pour moi, c’est ce que je me suis dit pendant plus de 10 ans !!!
Malheureusement, je n’ai jamais eu la chance de tomber sur un employeur, ouvert et compréhensif, sauf 1 fois pendant 2 mois dans une petite entreprise d’édition qui malheureusement du fermer.
J’ai vécu un rêve pendant 2 mois, mais à croire, que les employeurs ne veulent pas « lâcher » de visu leurs employés, au cas où !!!!
C’est dommage, car je suis TH, et d’ailleurs ont devrait mettre en priorité cette façon de travailler à ces personnes et non pas aux personnes qui recherche juste leur petit confort !
Dommage que le télétravail en France n’évolue pas plus, car de plus en plus de pays s’y mettent avec grand succès, mais la France est toujours en retard pour tout ça, c’est dommage.
En ce qui me concerne, ceux qui ont la chance de télétravailler, profitez bien de votre bonheur et de votre chance !!!
En ce qui me concerne, je n’y crois plus, je baisse les bras, malheureusement, le bonheur des uns fait le malheur des autres.
le télétravail comporte aussi des risques professionnels, amplifiés par l’éloignement et l’isolement : le télétravail comporte aussi des risques professionnels, amplifiés par l’éloignement et l’isolement : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=489
Le plus gros risque pour le travailleur à distance est à mon sens la disparition de la frontière entre vie professionnelle et privée. C’est parfois vrai aussi pour les salariés ulta connecté mais lorsqu’on travaille depuis son ordinateur personnel, tant qu’il y a du travail à faire et bien on travaille (vacances comprises). Tout comme il faut savoir s’y mettre (et c’est la moindre des choses), il faut aussi apprendre à décrocher pour se ressourcer.