L’AppleWatch, une nouvelle expérience relationnelle ?

[L’avis d’une consultante en digital customer expérience, Anne-Sophie Bergman, une des lectrices du mag Elaee, qui s’interroge sur l’impact des objets connectés sur nos modes d’échanges.]

Qu’est-ce qui change ?

On peut lire ça et là sur le web que l’Apple Watch n’est qu’une extension de l’I-phone 6, une invitation sur son poignet à aller regarder son téléphone. Pourtant, la panoplie des fonctionnalités existantes et à venir de cette montre est assez séduisante.
Reprenant les désormais classiques du genre, la montre connectée d’Apple permet de réceptionner ses appels, suivre son activité physique quotidienne ou sportive et en plus, oui, cette montre donne l’heure. Si jusqu’ici rien ne laisse transparaître le côté rupturiste de l’objet, c’est parce que c’est plus du côté du design et des promesses d’un nouveau type de relations sociales qu’il va falloir aller chercher.

Des mots d’horloger pour le dire

Sur le site d’Apple, la rubrique consacrée à l’i-Watch est une ode aux amoureux du temps. Précision, complications, chronographe, cadrans, le temps au 50 millième de seconde près, et une multitude de petites applications utiles ou ludiques, tout est réuni pour séduire les ultra-connectés autant que les amoureux de belles montres.
La gamme des boîtiers et bracelets s’étend de l’acier intemporel au chicissime or rose avec saphir, en passant par des bracelets fluos urbains et ultra branchés. Pas de doute, le design fait mouche, même si à quelques égards, on pourrait positionner son look entre les gammes de Casio et Cartier, un équilibre s’il en est parfois difficile à tenir.

Apple va plus loin en faisant la promesse à ses utilisateurs de faire vivre une nouvelle expérience relationnelle qui ferait presque passer le téléphone comme has been. Le constructeur à la pomme innove jusque dans l’idée de créer une « nouvelle forme de langage ». C’est dire si l’expérience utilisateur est toujours au centre des préoccupations des équipes de Tim Cook. En tout cas, c’est très intrigant. Un seul doigt sur l’écran de l’i-Watch permet de dessiner un message, que le destinataire découvre en direct sur son propre appareil. Cette vision du langage, qui allie la parole, au geste, à l’image et même au dessin est particulièrement fascinante. L’avenir nous dira si ce langage d’un nouveau genre s’inscrira dans le futur ou si les prophéties d’Apple resteront dans les esprits de ceux qui les ont proclamées.

Qu’en est-il de la confidentialité des données ?

C’est finalement la question centrale qu’il faudrait se poser en premier. Tout ce concentré de technologie est-il suffisamment protégé pour qu’il ne soit pas utilisé à d’autres fins que les propres intérêts de l’utilisateur ? Aucune prise de parole sur ce sujet de la part de la marque. Pourtant, les données collectées peuvent être très sensibles, surtout si les applications de santé promises par Apple voient le jour.

Pour résumer

Si les promesses de l’ultra-connexion sont très appétissantes, n’oublions pas que ces gadgets laissent des traces et que ces traces, ce sont nos pas sur la terre digitale, des pas qui ne s’effacent pas avec le temps. Espérons cependant que les inquiétudes ne prennent pas le dessus sur l’adoption des montres connectées pour qui s’émerveille de ces bijoux d’intelligence.

Anne-Sophie Bergman
Professionnelle de la communication off-line pendant 10 ans chez l’annonceur dans les secteurs de la culture et de la grande consommation, aujourd’hui consultante en Digital Customer Experience en agence après une reconversion professionnelle.
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