Le Magazine
Signer en masse une pétition? Facile, ça prend une seconde…
Vous avez certainement entendu parler de la pétition « Halte à la destruction des fonds marins », non ? Pas encore ?
Cette lettre dédiée au Président de la République fait le buzz depuis moins d’une semaine. Relayée par tous les réseaux sociaux, la pétition a atteint en quelques jours les 390.000 signatures et ça ne cesse de grimper. Prochain objectif : 600.000.
La cause est honorable et c’est pour ça que nous n’hésitons pas à en parler dans cet article. (pétition)
Même des personnes influentes sur le web participent à la communication, telle que Pénélope Bagieu, illustratrice connue pour ses dessins percutants.
Ce qui nous intéresse surtout aujourd’hui ce n’est pas le contenu mais l’ampleur du phénomène, la rapidité qu’offre la toile. Ayant adopté comme moyen de transmission les ondes les plus rapides, celui-ci n’a pas peur de passer de la terre à l’espace, de Marseille à Lille en passant par le Pays Basque en une demi fraction de seconde.
En effet cette pétition est l’exemple parfait du pouvoir des réseaux sociaux aujourd’hui. C’est à la fois fascinant et aussi un peu inquiétant.
C’est extraordinaire d’être capable de défendre une cause aussi facilement, de se faire entendre et de faire bouger les choses. En même temps, c’est légèrement alarmant de pouvoir signer une pétition aussi rapidement avec suffisamment d’informations sur la page en question mais peut-être pas assez d’arguments pour comprendre exactement la conséquence de notre acte (la signature), non ?
(Nous vous conseillons d’ailleurs la lecture d’un article du Nouvel Obs : pétition contre le chalutage, la pêche illégale est encore plus dangereuse)
En bref, nous l’avons bien compris, aujourd’hui l’information va très vite. Dans un monde qui se veut de plus en plus éthique, il semble alors judicieux de se pencher sur l’intérêt du système de communication « à sens unique ». Ne serait-il pas intéressant de communiquer à la fois sur le pour et le contre, et à chacun de faire la balance en fonction de sa perception des choses ?
Car au web anonyme on ne peut pas poser de questions si facilement, comme celles que l’on pose dans la rue ou dans un magasin avant de signer une pétition.
Tellement tentant de participer au buzz d’un simple clic !
Instaurons un peu de réflexion avant de nous engager: tournez 7 fois votre souris sur votre tapis avant de cliquer…
Source : Bloom, Nouvel Obs
Copyright: voyageons-autrement
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6 commentaires sur “Signer en masse une pétition? Facile, ça prend une seconde…”
Bonjour,
votre réaction est intéressante et votre titre accrocheur, ceci dit, il ne faut pas oublier qu’en réalité il est extrêmement difficile de faire changer les choses malgré les pétitions en ligne et les actions diverses.
J’en veux pour preuve : je participe activement en tant que bénévole auprès d’une association de lutte contre le cancer des enfants, nous nous battons pour un projet de loi traitant des thèmes liés aux maladies graves pédiatriques, avec dans nos objectifs l’obligation pour les laboratoires de financer une recherche indépendante, l’individualisation des traitements (entre autres)… Tout simplement parce qu’aujourd’hui dans notre si beau pays où rien ne bouge, il y a des gamins qui meurent dans des circonstances horribles (et oui, cela se passe en France et il y a environ 500 cas par an).
Bref notre idée parait simple, mais si seulement vous saviez à quel point il est difficile de faire passer une idée pourtant basique qui ne demande qu’une chose: le respect de l’être humain, finalement avec Bloom, il en est de même pour le respect du monde marin.
La question est simple, doit-on laisser faire ?
Doit-on en tant que citoyen « de base » laisser les politiques et les lobbies faire leurs affaires sans s’y intéresser ? Ou au contraire, trouver tous les moyens nécessaire pour faire avancer les choses, interpeler les politiques et lancer des actions ?
Revenons sur la pétition « du moment »…
Peut-être qu’il faut peser le pour et le contre, pourquoi pas, mais à rester le « … » entre deux chaises et le clic en l’air, on reste inactif et bien content de ne s’engager sur rien dans sa petite vie bien rangée, mais serait-ce la (bonne) solution?
Alors si la pétition en ligne de Pénélope fonctionne en ce moment, c’est une excellente nouvelle, après nous verrons si cela fait son effet sur le long terme, mais personnellement, je trouve cela positif que les gens soient avertis et conscients de ce qu’il se passe et surtout qu’il participe à une action.
Bref, cacher ça derrière l’idée que ce n’est qu’un buzz ou que cela pourrait être dangereux parce que la pêche s’organiserait autrement, c’est trop simpliste, c’est trop facile, cela reviendrait à dire « on va laisser faire » avec nos yeux de merlans fris justement!
Qui plus est, même l’article du Nouvel Obs indique la chose suivante : « En conséquent, oui pour signer la pétition, si on y propose un plan de reconversion des navires de pêche… » et « Les techniques de chalutage sont complexes et cet article est un peut être un peu court pour comprendre tous les enjeux et les impacts écologiques… Bref c’est un vrai casse-tête scientifique ! », il faut remettre les choses dans leur contexte, le but : c’est tout simplement de faire réagir les autorités via les revendications de citoyens et enfin avoir une action commune pour lutter contre des pratiques intolérables.
Pour finir, pensez-vous vraiment que l’on clique comme ça sans réfléchir ? Sachant que derrière chaque pétition, il y a notre nom et prénom, adresse, mail et autres renseignements ?
Regardons vraiment le problème en face, ce n’est pas la pétition qui pose problème, c’est l’inaction et s’il y a bien quelque chose de formidable aujourd’hui, c’est l’efficacité des réseaux sociaux, car s’il on ne devait compter que sur les médias, cela ne serait quasiment jamais évoqué, c’est certainement cela le plus dangereux.
A mon avis il y a au moins 2 autres points qui rentrent en compte dans le succès de ce type de pétitions.
1 : la pétition m’est conseillée par un « ami » ou quelqu’un que je connais de plus ou moins loin (ex. Pénélope Bagieux si je suis lecteur/ice de son blog) donc j’ai quand même plus confiance en cette personne que dans cet inconnu qui m’accoste (m’importune?) dans la rue.
2 : sur internet en 2 clics on peut quand même se faire une vague opinion même incomplète sur le sujet concerné et en plus quand on voit le nombre de personnes qui ont déjà signé, on fait le mouton.
Je m’exprime mal et suis imprécise mais j’espère que vous m’aurez comprise ! 🙂
Trop de combats tue les combats…
@Vanessa : La cause n’est pas remise en question, loin de là et nous la soutenons.
Le but de cet article est de tirer la sonnette d’alarme quant à la banalisation de la participation. Et le sentiment dérangeant que ça peut avoir.
Certes il faudrait un juste milieu entre la difficulté de faire signer une pétition dans la rue et la facilité de faire participer sur internet.
Il est intéressant de soulever ce débat en s’appuyant sur cette pétition qui est un parfait exemple.
La finalité sera positive je l’espère, et c’est ce qu’il faut retenir. Car sur 600.000 (ou plus) certains se seront réellement intéressés à la cause et c’est déjà ça de gagner.
@Noémie : Oui c’est justement très bien fait pour que ça fonctionne et qu’il y ait le maximum de signataires.
@Chroma75 : Alors justement non, je rejoins @Vanessa la dessus, je ne suis pas partisane du « laisser faire, les passer les choses ».
C’est bien pour ça que je respecte le combat des fonds marins et que de mon côté, je n’hésite pas à m’exprimer sur le phénomène de l’ « easy click ».
@Clémence : merci pour votre réponse!
Ravie de savoir que vous pouvez vous engager pour des causes qui en valent la peine et que vous pouvez vous sentir concernée par ce qui se passe autour de vous, ce n’est pas si évident pour tout le monde aujourd’hui (je précise également qu’il n’est pas nécessaire d’être partisan de tout et n’importe quoi)…. 😉
@Chroma75 : C’est le « laisser faire » qui tue, pas ce que vous avancez…
[…] assistée quelques semaines auparavant. La BD devient virale et fait le tour des réseaux sociaux, on vous en avait parlé. En quelques jours, la pétition associée à la démarche, visible sur le site de l’association […]