Le Magazine
La fusion Publicis Omnicom vue du côté de l’emploi
130 000 personnes, un CA de 17,7 milliards d’euros et une valorisation de 30 milliards.
Au-delà de cette réussite (groupes publicitaires aux enjeux, résultats et forces similaires, gain de la 1re place du classement à la place du britannique WPP, successeur trouvé pour Maurice Lévy en la personne de John Wren…), quelques questions se posent, notamment sur le front de l’emploi.
On connaît certains risques comme les conflits d’intérêts entre de gros clients concurrents directs qui vont se retrouver au sein du même groupe publicitaire (le meilleur exemple étant Coca Cola et Pepsi), ou encore l’aspect réglementaire qui sera surveillé de près par les autorités de concurrence de nombreux pays.
Mais la question la plus cruciale reste celle des salariés : on sait que dans toute fusion, il y a économie d’échelles et cela ne concernera pas que les achats d’espaces médias. Les frais de structure, et donc de personnel, seront impactés. On voit aussi fréquemment, dans le cas de regroupements tels que celui-ci, les managers de haut niveau qui préfèrent partir pour créer leur propre structure… ou bien des managers qui sont trop occupés à gérer la fusion plutôt que leurs clients, ce qui crée des environnements de travail dangereux pour leurs équipes.
En France, la CGT a d’ores et déjà réagi en qualifiant cette fusion de « déraisonnable ». Elle craint « les licenciements, restructurations, harmonisations par le bas des statuts ou des accords…. ruptures conventionnelles et plans sociaux » et demande une intervention du gouvernement.
Dans tous les cas, il y a fort à parier que les lignes bougent dans les mois à venir.
Sources : Libération, BFM, Le Monde, Les Echos
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4 commentaires sur “La fusion Publicis Omnicom vue du côté de l’emploi”
Sachant que la CGT est très forte au sein du groupe Publicis, y'a des chances que ça brasse un peu oui. Maintenant que le groupe est à moitié français et moitié USA (les américains appréciant moyennement le poids des syndicats et l'interventionnisme étatique), ça risque d'être animé !
Merci Claire pour cet éclairage très pro, comme d'habitude.
Il est évident que des restructurations et autres ruptures conventionelles auront lieu dans les mois à venir. La nouvelle entité ne peut pas se permettre d’avoir 2 employés pour une même fonction et encore moins 2 Directeurs avec un même titre. Il est bien évident que dans ce cas c’est l’acheteur qui imposera sa loi sans s’embarrasser ni des syndicats ni de l’Etat (français) pour ce qui est des américains. A suivre….
C’est à craindre oui… Dans ma région, existe deux deux agences de ces groupes respectives, l’une et l’autre sont en difficulté, alors quel est l’intérêt de garder les deux dans un marché concurrentiel et compliqué ?