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L’art, une exception financière ?
Il est des jours où le calendrier de l’actualité nous réserve quelques surprises… En effet, alors que la Fiac, fer de lance du dynamisme de l’art en France ouvre ses portes demain, le vote sur l’amendement visant à inclure les œuvres d’art dans l’ISF de la loi de finances 2013 devrait intervenir ce soir ou demain dans l’Hémicycle.
Pour les professionnels du marché de l’art, l’adoption de cette mesure serait un mauvais signal : « [Elle] risque de tuer dans l’œuf le renouveau de Paris comme place du marché de l’art », assure Jennifer Flay, Directrice artistique de la Fiac (Foire Internationale d’Art Contemporain). Mais pas de panique, le rejet de cet amendement devrait être voté. En effet, le gouvernement a rapidement fait savoir qu’il y était hostile. « Pour redresser les comptes, la culture est beaucoup mise à contribution, avec une baisse inédite de son budget de 3,3 % en 2013. L’effort fait par l’ensemble du secteur de la culture est largement suffisant. Il ne faut pas tout déséquilibrer », a fait valoir Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la communication.
En attendant, cette 39e édition de la Fiac s’annonce sous les meilleurs auspices : « La place de Paris est souvent sous-estimée, mais nous avons de très bons collectionneurs », observe le galeriste Emmanuel Perrotin. Alors pour le moment, les VIP du monde entier sont bel et bien là et l’art devrait échapper à l’ISF.
Sources : http://www.lesechos.fr
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Un commentaire sur “L’art, une exception financière ?”
Rassurez-vous ou pas: l'art ne sera pas remis dans le patrimoine soumis à l'ISF sous réserve pour les grosses collections d'avoir une utilité collective, pouvoir être vu lors d'exposition par le public qui finalement le finance, si l'on comprend bien le fonctionnement.
Cependant, la question reste entière sur le marché de l'art, son manque de transparence, sa concentration sur quelques artistes 'importants' tout du moins bankables, ses coqueluches du moment, sa spéculation, et la difficulté pour des réels talents non-médiatiques d'émerger. Internet a le mérite de permettre une expression même des petits, obscurs, sans reconnaissance, oui mais voilà, pourquoi irait-on les voir sur la toile ces inconnus talentueux? Il y a des millions de blogs et de sites en France, et se faire un nom reste problématique. L'accessibilité à l'art est donc loin d'être réglée, d'autant plus que le panurgisme en la matière est la règle du marché: on se rue sur les artistes déjà reconnus ou les artistes 'découverts' par les médias, on préfère les tableaux déco qui iraient bien avec le papier peint aux tableaux parfois bien plus originaux mais qui dérangeraient notre petit intérieur, on a du mal à sortir de ses propres goûts et réflexes. Bref, toute une éducation artistique à refaire !