Génération CV : La galère d’un jeune diplômé

Pas facile quand on est jeune diplômé de décrocher son premier emploi… Même quand on sort d’une prestigieuse grande école de commerce. Diplômé de l’Essec, Master en économie de Sciences Po, 2 ans à New York à l’Onu. Le CV de Jonathan Curiel a de quoi faire pâlir d’envie nombre de ses condisciples. Mais dans la jungle du marché du travail, il n’est pas mieux loti que les autres…

Génération CV (aux éditions Fayard), c’est ce livre dont vous avez sûrement déjà entendu parler : Clément Vialla, notre héros, 28 ans, y décrit sa recherche d’emploi, d’entretiens d’embauche en entretiens d’embauche, le réseautage, les portes qui se ferment, les déconvenues… Tous les ingrédients sont réunis pour sombrer dans la morosité… sauf que Génération CV est truffé d’humour et d’autodérision.

On y découvre notamment une nouvelle catégorie de chercheurs d’emplois : les « Glandignés », comprenez ceux qui veulent un travail, mais sans trop se fatiguer non plus. Jonathan Curiel n’accable pas pour autant cette génération « pénalisée par ses aînés et la crise économique ». Quelques tacles aussi à l’adresse des DRH et des chasseurs de tête (mais c’est de bonne guerre).

L’auteur, lui, s’en est plutôt bien sorti : il est aujourd’hui l’assistant de coordination de Nicolas de Tavernost, le président de M6.

Extrait :

« Je vais me vendre pour y arriver et me lancer à l’assaut du marché de l’emploi. A l’heure de l’auto communication et du marketing personnel, les postulants au marché du travail se chargent eux même de se promouvoir comme des produits de grande surface. Chaque individu est à la fois son propre produit, son attaché de presse et son publicitaire. Je dois donner envie. Génération CV, Génération Ego : il faut désormais se faire une place au milieu de tous ces nouveaux Narcisse.

Il n’y avait auparavant que le CV pour se faire valoir sur le marché et attirer l’attention des recruteurs. La donne a changé aujourd’hui : la conjugaison de l’individualisation autistique et de la surinformation étourdissante rend malheureusement primordiale la présence de chacun sur les sites de réseaux sociaux, personnel et professionnel, pour aguicher les entreprises et les cabinets de recrutement ».