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Arrêter un chef sanguinaire en 2012 : mission impossible ?
Kony 2012 est un film-documentaire d’environ 30 minutes qui a été mis en ligne le 5 mars dernier par une communauté appelée The Invisible Children. Depuis quelques jours, cette vidéo provoque un véritable buzz outre- Atlantique et, une fois n’est pas coutume, n’a pas pour thème des chats qui dansent ou un homme politique libertin. Il nous paraît donc intéressant d’en faire le relais.
Joseph Kony, ça vous dit quelque chose ? Après avoir visionné la vidéo, vous en saurez plus sur ce terrible personnage. Chef des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur aussi surnommé le Messie Sanglant, il sévit en Ouganda et au Soudan depuis 26 ans. Son groupe est accusé d’enlèvements d’enfants pour en faire des soldats, les réduire en esclavage (souvent sexuel pour les jeunes filles) mais aussi de nombreux massacres de civils, d’exactions et de nombreuses destructions et pillages réalisés par les troupes de chocs, composées d’enfants soldats. Joseph Kony est sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, et ce depuis 2005. Bon, en quelques lignes, je sens que la tension monte un peu non ?
Alors imaginez qu’une communauté animée par un leader charismatique, Jason Russell, décide de faire bouger les choses en provoquant la chute de ce tyran, en 2012. Après tout, on ne cesse de nous répéter que les réseaux sociaux ont changé la donne, que Facebook et ses 800 millions de membres peuvent faire tomber des dictatures, bref que le monde obéit à de nouvelles règles et que nos actions peuvent changer nos vies et celles des générations futures.
Tout commence par un voyage en Ouganda en 2003, Jason Russell rencontre Jacob, un jeune Ougandais qui a officié en tant qu’enfant-soldat et a été témoin du meurtre de son propre frère assassiné par des rebelles. Choqué par son histoire, Russell lui fait la promesse de mettre un terme aux enlèvements d’enfants et à leur enrôlement dans l’armée de la LRA.
Maîtrisant parfaitement les codes de la communication contemporaine, Jason Russell a compris que seule une hyper médiatisation de cette affaire pourrait faire la différence. Il a ainsi mis en place une campagne médiatique brillante que nous vous conseillons de regarder à travers ce documentaire (uniquement en anglais pour le moment).
Si l’on ne peut s’empêcher de penser que cette vidéo, qui ressemble plus à une publicité qu’à un documentaire, met une nouvelle fois en scène de gentils Américains qui veulent sauver le monde, on ne peut que saluer l’engagement de ce collectif et se mettre à rêver d’un monde futur devenu meilleur grâce à notre mobilisation.
Après la campagne Hope d’Obama en 2008, « Kony 2012 » arrive à point nommé et pourrait vite prendre de l’ampleur en cette année électorale aux États-Unis.
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2 commentaires sur “Arrêter un chef sanguinaire en 2012 : mission impossible ?”
jason et son equipe de bouffons ….des suppletifs de la cia et des compagnies de petrole qui les finances….
Tous les assassins sur le sol americain , il en dit quoi ????,kissinger,bush et la compagnie des faucons ,il connait bien leur adresse…pourquoi aller si loin quand on peut se servir juste à coté et pouvoir les traduire devant un tribunal.
Voilà qui demontre de la manip. et de l'écran de fumée…..
jason un vrai héros de la terre,,,,minable ,oui .
Le projet "Kony" résumé par Elaee est fidèle à son ambition, celle d'inviter quiconque (ici, tout le monde) à se servir des retombées des révolutions technologiques dans la sphère communicative (You Tube, FB, Twitter…) et les mettre au service d'un bien commun.
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Les États-Unis d'Amérique ont véritablement dès leur origine fondé leur stratégie autour d'idéaux véritables servant l'Humanité et d'actions visant à les rendre effectifs. Il apparaît dès lors une architecture juste et/mais parfois interventionniste (Le repli restant envisagé si rejet de son modèle par un retour à l'isolationnisme).
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Ajoutons à cela, une position de première puissance mondiale, faisant le jeu international, unique "global player" ; par tous apparaît de facto compréhensible que des dérives peuvent être observées, liées à la conduite de ses intérêts dans le monde.
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En fin de compte, je rejoins la position tenue par Elaee, critiquer "Kony" est chose aisée, au regard des dérives parfois observées. Néanmoins, l'essence vertueuse de l'idée aucunement cantonnée à "Kony" est belle bien véritable et historiquement vérifiable.
L'acteur est toujours en partie décrié, le spectateur lui se réservant l'avantage d'une position à l'écart.
Quiconque critique est invité à faire mieux.