Le Magazine
Une publicité mortelle
Comment faire la publicité d’une entreprise de pompes funèbres ? Difficile de parler de la mort sans sombrer dans le pathos ou la tragédie. Depuis quelques années en France, assureurs et pompes funèbres tentent d’aborder frontalement le thème de la « Grande Faucheuse » dans la pub, au risque de déplaire ou de choquer.
Chez nos voisins européens, certaines compagnies n’hésitent pas à lancer des plans de communication totalement… transgressifs. C’est le cas de Linder, une entreprise polonaise. Mauvais goût, humour ou audace ? Pour promouvoir ses services, Linder lance depuis 2010 un calendrier… avec des pin-up dénudées pour accompagner les cercueils. La société récidive cette année encore et le résultat est plutôt déconcertant. Voyez plutôt :
C’est l’hebdo lyonnais InterMédia qui en parle cette semaine en consacrant sa Une à la communication funéraire. D’un côté, vous avez une pub version grenobloise plutôt lisse et sérieuse et de l’autre, la version mannequins sexy de Linder, décontractées du cercueil. Un sacré décalage. Surprenant pour un pays traditionnaliste et catholique comme la Pologne, où 40 % des ouailles se rendent à la messe chaque dimanche.
Le calendrier a-t-il eu un impact sur le nombre de souscription de contrats obsèques chez Linder ? L’histoire ne le dit pas. Mais entre fausse pudeur et impudeur intégrale, la communication funéraire a un discours à trouver. D’autant que le secteur ne connaît pas la crise ; d’après InterMédia, le business de la mort est estimé à 2,3 milliards d’euros dans l’Hexagone ; chaque Français dépensant en moyenne 4 600 euros par obsèques.
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