Au travail aussi, cultivez votre intelligence émotionnelle

Il n’y a pas que les diplômes ou le QI qui comptent pour réussir sa vie professionnelle. Depuis quelques années, un nouveau critère a fait son  apparition : l’intelligence émotionnelle. Un concept popularisé par le psychologue américain Daniel Goleman en 1995.

Des études ont en effet démontré que le quotient intellectuel (QI) n’intervient qu’à 20 % dans la réussite d’un individu. Une bonne culture générale, de la logique, des connaissances techniques et des aptitudes mathématiques ne suffisent pas. Le quotient émotionnel (QE), cette capacité à analyser ses propres émotions et à identifier celles des autres pour mieux communiquer et prendre des décisions, a également son rôle à jouer. Comment s’exprime notre intelligence émotionnelle ? Grâce à 5 compétences de base : la conscience de soi, la maîtrise des émotions, la motivation, l’empathie et la capacité à entrer en relation.

De plus en plus d’entreprises reconnaissent aujourd’hui l’importance de l’intelligence émotionnelle au travail, que ce soit pour gérer des conflits en interne ou des clients difficiles, diminuer l’absentéisme ou booster l’engagement ou l’organisation au travail. Les organismes de coaching et de formation l’ont bien compris et développent des « séminaires » innovants et parfois surprenants. C’est ce que relate une journaliste des Echos, qui a suivi des dirigeants d’entreprises lors d’un accompagnement managérial assisté par… des chevaux. Objectif : le cadre doit entrer dans l’enclos d’un cheval et l’inciter à se mettre au pas, au trot ou à l’arrêt, sans parler ni toucher l’animal. Pour la cofondatrice du cabinet de coaching Aynooa, spécialisé dans ce type d’accompagnement, c’est l’attitude, l’assurance et la conviction du cadre qui vont faire réagir le cheval. Une expérience à transposer au monde de l’entreprise, en prenant conscience que c’est aussi notre manière d’être qui nous permet d’insuffler une dynamique. Selon Aynooa, le cheval est en fait un révélateur qui va développer notre intelligence émotionnelle et notre « habileté à percevoir et à exprimer nos émotions, à en tenir compte dans notre raisonnement et à les réguler en nous et chez nos pairs ».

Autre initiative faisant la part belle à nos émotions : celle de l’université Paris-Dauphine qui a signé un partenariat avec la Comédie-Française. Les étudiants du magistère de sciences de gestion assistent ainsi aux répétitions et spectacles du comédien Bruno Raffaelli, en discutent avec lui afin de « développer leurs émotions sociales », leur confiance en soi et l’ouverture aux autres.

Certains cabinets ont même développé le « love coaching ». Comprenez développer des compétences relatives à l’état amoureux, c’est-à-dire être ouvert, créatif, pétillant, souriant, proactif… Des compétences qui serviront dans l’entreprise à gérer frustrations et ressentiments afin de favoriser l’écoute et l’échange. Pour Anne-Catherine Pozza, fondatrice d’Orchydia Coaching et Formation, à l’origine de ce love coaching, « imaginez une entreprise où tout un chacun arrive le matin avec le sourire, comme s’il avait passé une nuit d’amour »… Utopique, vous dîtes ?