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Les Français en quête d’ailleurs
Il y a quelques jours, Challenges consacrait un article au publicitaire Richard Attias, « heureux expatrié » à New York après avoir passé un an à Dubaï. Le communicant n’est certes pas forcément représentatif de l’expat’ lambda, mais il fait partie de cette communauté toujours plus nombreuse à se lancer dans l’aventure de l’installation à l’étranger. Selon les chiffres du Sénat, au 31 décembre 2010, 1 504 001 Français étaient inscrits au registre mondial des Français établis hors de France, soit une hausse de l’ordre de 2,3% par rapport à l’année précédente.
Comment expliquer ces envies d’ailleurs ? Pour les carriéristes, l’expatriation permet souvent de faire des bonds hiérarchiques. L’augmentation de revenus peut aussi être un argument pour quitter l’Hexagone, mais ce n’est pas la priorité de nos acolytes. Pour 63% des expatriés, le moteur, c’est de vivre une nouvelle aventure professionnelle. Ainsi 80% des Français établis à l’étranger ont privilégié leur envie de découvrir un nouveau pays et 29% leur désir d’apprendre une langue étrangère.
Et le phénomène va aller en s’accentuant. Selon une étude de The Economist Intelligence Unit parue l’année dernière, les entreprises vont de plus en plus faire appel à des expatriés d’ici 5 ans. En 2010, Pôle emploi international a ainsi proposé plus de 30 000 offres d’emploi. Saviez-vous d’ailleurs que pour les métiers du marketing, c’est l’Allemagne qui tient le haut du pavé ? Les destinations les plus prisées restent Londres et New York, mais Dubaï, la Russie ou la Nouvelle Zélande attirent également de plus en plus de cadres français. Et dans les prochaines années, ce sont les marchés émergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine qui vont avoir le vent en poupe.
TNS-Sofrès réalise chaque année un sondage sur la vie des Français expatriés (à lire ici) pour mesurer le phénomène. Pour bien préparer son départ, la revue Vivre à l’étranger et le site jobtrotter fourmillent de conseils pratiques. Mais pour avoir un aperçu du quotidien des Français à l’étranger, rien de tel que les blogs. Comme celui d’Antony Dumas, un consultant e-marketing qui vit au Brésil.
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Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
3 commentaires sur “Les Français en quête d’ailleurs”
Les expatriés répondent à une vraie problématique internationale. Par contre, il est nécessaire de parler la langue du pays dans lequel on veut s'expatrier.
L'avantage de l'expatrié est sa vision différente du marché et de l'organisation qu'il va intégrer car il a une culture et des expériences différentes de ces nouveaux collègues.
J'aimerais apporter un élément de réflexion supplémentaire à votre article : en ayant vécu et travaillé dans 5 pays(Canada, Allemagne, Autriche, Japon et Pays de Galles), je me suis aperçu que
1/ il est souvent plus facile de se tisser un réseau à l'étranger, les opportunités de rencontre étant nombreuses (mais c'est aussi une question de "survie")
2/ Les processus de recrutement sont souvent plus simples, la relation interpersonnelle avec le recruteur plus directe et franche qu'en France… Dans aucun de ces pays je n'ai vécu de recrutement qui dure 7 mois avec 3, 4 ou 5 entretiens à la clé, ce qui m'est arrivé à plusieurs reprises en France !
Alors oui, il arrive un moment où, en tant que chercheur actif d'emploi, on se tourne tout naturellement vers l'étranger, pas par dépit, mais par goût d'une certaine simplicité et authenticité dans la relation de travail, que l'on a du mal à trouver dans son propre pays.
Ayant moi aussi travaillé aux Etats Unis je suis entièrement d'accord avec Laurent. Les rapports sont beaucoup plus faciles avec les chasseurs de têtes qui vous annoncent d'emblée le salaire et ne vous mettent pas dans des cases comme c'est malheureusement le cas en France. Je travaille avec beaucoup de jeunes chefs de pub qui eux aussi préfèrent après 2 ou 3 ans partir pour l'étranger…