CAC 40 : plus de jupes dorées, moins de machistes ?

40% de femmes dans les conseils d’administration d’ici 2017. C’est le quota institué par les parlementaires français aux grandes entreprises du CAC 40 en janvier 2010. Mais pour mieux faire passer la pilule de la féminisation forcée, les législateurs ont fixé une première étape à 20% en 2014.

Les géants du CAC 40 n’ont pas attendu 2014 pour jouer les bons élèves et accélérer la féminisation. Selon une étude de l’observatoire Ethics and Boards, la proportion des femmes siégeant au sein de leurs conseils d’administration a doublé entre 2009 et 2011 (de 60 à 119) pour atteindre en moyenne 20,6%.

Il faut dire que la France part de loin : en 2008, les femmes ne représentaient que 7,6% des membres des instances de décision des 300 plus grandes entreprises. En 2010, seules six entreprises du CAC 40 comptaient trois femmes ou plus dans leur conseil (On considère qu’à partir de 3, elles ont un réel pouvoir de décision et pas simplement un rôle de porte-drapeau).

Publicis (avec un taux de parité de près de 44%), Vivendi Sa, Société Générale et PPR prennent la tête du classement de l’étude de Ethics and Boards. Ubisoft et EADS héritent du bonnet d’âne en conservant un conseil totalement masculin.  Egalement à la traîne: Renault (une femme sur 18 membres), Veolia (une femme sur 17) ou Natixis (deux femmes sur 15).

Sauf qu’à y regarder de plus près, si le nombre de femmes a bel et bien doublé, une grande partie de ces nouvelles venues (près de la moitié en fait) ne sont pas françaises. Les entreprises se sont offerts un bon coup de com’ en se dotant de « super vitrines » avec des femmes extranationales, plutôt que de promouvoir les businesswomen en interne !

On est encore loin du syndrome norvégien : boostées par une loi imposant aux sociétés cotées un quota de 40% depuis 2006, les « golden skirts » (« jupes dorées ») occupent aujourd’hui 44% des postes d’administrateur en Norvège.

Sources : Reuters, Challenges.