Le Magazine
Les salaires du web font débat
A l’origine, c’est l’association Designers Interactifs qui publie à l’usage de ses membres un guide des salaires pour les métiers du web. Au final, c’est le Journal du Net qui s’approprie les chiffres et en fait tout un dossier, détaillant les rémunérations de Chef de projet web, Webdesigner, Designer d’interaction, Développeur web, Architecte de l’info, Ergonome, Directeur de création interactif, etc.
L’association s’insurge : « L’exploitation de notre travail sans notre accord est inadmissible ».
Certes mais c’est dommage parce que, pour une fois, les chiffres donnés nous semblaient beaucoup plus réalistes que ce qu’on peut lire habituellement dans les grilles.
Explications. Nous tenons chez Elaee un récapitulatif des moyennes de salaires sur nos métiers (pour ceux qui ne suivent pas ce blog : de la communication, du marketing et de l’internet). Ce tableau cumule nos propres données (au fur et à mesure des missions de recrutement que l’on nous confie), mais aussi celles d’autres acteurs : des cabinets de recrutement, d’études ou bien des ouvrages type « guide des salaires ». Et force est de constater que, parfois, les salaires moyens sont un peu fantaisistes et bizarrement au-dessus de ce qu’on voit sur le marché.
Alors, il est dommage de ne pas pouvoir transmettre les chiffres donnés par Designers Interactifs qui, vous l’avez compris, sont proches des nôtres. En attendant qu’ils changent d’avis, on peut vous donner quelques moyennes Elaee. Atention, il faut tenir compte du fait qu’il s’agit là de moyenne en brut annuel, ne détaillant pas les différences entre agences et entreprises par exemple, ou bien Paris et province) :
Webdesigner : 34 K€
DA web : 48 K€
Webmaster : 36 K€
Directeur de création interactif : 80 K€
Développeur web : 32 K€…
D’autres exemples de rémunération sont à lire dans notre rubrique « Fiches métiers ».
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Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
10 commentaires sur “Les salaires du web font débat”
On entend souvent parler de salaire "moyen" et de salaire "médian". C'est quoi la différence ?
[…] This post was mentioned on Twitter by Caroline Monmerqué and SALVADOR, Joseph Diaz. Joseph Diaz said: Les salaires du web font débat http://j.mp/erx2hj […]
Le salaire médian est le chiffre à partir duquel on scinde les salariés en 2 groupes : la 1re moitié touche moins que le salaire médian et l'autre moitié touche plus.
Notez que le salaire moyen est supérieur au salaire médian (ce dernier ne prend pas en compte les salaires extrêmes).
A ce prix là, heureusement qu'il est interactif, le directeur de création ! 🙂
Blague à part, ne doit-on pas plutôt parler de directeur de création interactiVE ?
Dans votre fiche-mérier chef de projet, vous donnez la fourchette de salaire suivante : " entre 24k€ et 31k€".
Par contre, je lis ci-dessus : "Webdesigner : 34 K€" ou "Développeur web : 32 K€". Il n'y aurait pas comme un problème, là?
Si Margot il y a un problème. Personne ne comprend ce que font les développeurs, on les met tous dans le même panier sans distinction alors qu'un intégrateur/programmeur est plus au niveau du Webdesigner, alors que le développeur est plus au niveau du DA. Mais comme personne ne comprend la modélisation d'une base de données, d'un système d'information… comme disait l'autre : "tu parles 7 langues, pas de soucis j'ai un job pour toi… tu colleras les timbres…"
Pascal a raison, il devient très difficile de savoir quelles définitions de profils on met derrière un intitulé de fonction. On nous demande de recruter des développeurs qui, parfois sont des purs techniciens (donc plutôt intégrateurs et programmeurs), parfois des fonctionnels, parfois capables de suivre un client (donc Chef de projet), parfois créatif (donc webdesigner), etc. Un Webdesigner au sein d'une entreprise aura le même poste qu'un DA ailleurs, et ainsi de suite.
Quant aux rémunérations, elles sont indicatives, mais néanmoins cohérentes. Margot, l'exemple que vous citez est un poste de Chef de projet, pas spécifiquement web, donc moins rémunéré (en effet) qu'un profil digital.
Plus que les salaires en eux-mêmes, c'est la diffusion de ces grilles de salaires qui fait débat.
Aujourd'hui *designers interactifs* est la seule organisation professionnelle en France a mener un travail de fond sur les conditions d'exercice des métiers du design interactif. Ce travail, elle le mène de façon totalement indépendante sans aucun soutien de l'État et ne perçoit aucune subvention pour ses publications ou aucune autre de ses activités. Nous ne sommes pas une organisation publique.
Publier le Guide des salaires du design interactif représente pour l'association un coût de plusieurs milliers d'euros chaque année. La collecte, l'analyse, la conception éditoriale, la conception graphique pour élaborer cette publication ne sont pas gratuites.
Notre politique est de mettre gratuitement à disposition le Guide des salaires aux professionnels qui participent à son élaboration par leur réponse au sondage et par leur contribution au financement (les cotisations d'adhésion de nos membres). En clair, c'est un service doté d'un modèle économique sans lequel il ne peut exister. C'est un système juste.
Lorsque le Journal du Net met la main dans des conditions douteuses sur ce document interne et confidentiel, en rediffusant son contenu et en l'altérant, sans nous consulter, il rompt la chaîne des valeurs que l'association a difficilement construite. Il gruge nos membres et les personnes qui ont participé au sondage. Il détourne la profession du soutien légitime qu'elle peut apporter à *designers interactifs* dans son travail. C'est cela que nous avons contesté.
Normal que l'assoce soit en colère, on peut comprendre, merci à benoit drouillat pour ses explications (il est remonté benoit drouillat dites donc). En tout cas, il peut apprécier la démarche d'Elaee qui n'a pas divulgué les infos… ce qui nous donne envie de s'inscrire comme membre au sein de l'assoce. Bie n joué
Tiens, cela me rappelle qu'auparavant ce genre de grille était l'apanage de magazines papier comme "création multimédia". Les freelance du web se passaient par mail les pages scannées avec les exemples de tarifs moyens de la profession : prix pour un site statique, prix pour un logo, prix pour une animation flash, etc…
N'empêche que je suis d'accord avec Benoit Drouillat qui a bien raison de réagir très justement. Cela m'étonne que le JdN ait pu penser que cette récupération douteuse puisse passer inaperçue.