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Une belle motivation pour un beau projet professionnel
Ce n’est pas si souvent qu’un recruteur rencontre une personne « extrêmement » motivée (voir billet sur le manque d’envie des jeunes diplômés) et ça vaut la peine qu’on en parle.
J’ai rencontré, pour l’association Solidarités Actives qui accompagne des chercheurs d’emploi, une candidate qui a fait partie de la première sélection faite par un grand acteur de l’aide humanitaire (sélection réalisée à l’issue de dossiers remplis sur internet) pour un poste de Chargé de com’.
L’objectif de notre entrevue était de donner à cette candidate quelques clefs et conseils afin de préparer ses entretiens en face à face. Il s’agissait donc de la mettre en situation « réelle » et pour ce faire, j’ai joué le rôle de l’avocat du diable. Sans être particulièrement accueillante ni cool (on se voit dans un bureau et non pas confortablement installées dans le canapé), je me suis montrée plus directe (je parle peu), voire incisive (je coupe la parole, je pose des questions embarrassantes du genre « pourquoi avoir caché cela sur votre CV ? »).
Evidemment, elle a eu droit aux grandes questions classiques type de l’entretien d’embauche, du genre :
– parlez-moi de vous,
– une synthèse en quelques minutes de votre parcours,
– vos points forts, vos points faibles,
– que savez-vous de notre entreprise,
– etc.
On a enchaîné les questions, comme si j’étais une RH difficile à convaincre, puis on a repris chaque point (avec le sourire cette fois) pour conclure : rester synthétique et ne détailler que si on vous le demande, attention au regard fuyant, travailler les outils de com’ qu’on est censés vous demander sur ce poste, etc.
Face à moi, une femme qui a déjà bien réfléchi à ce qu’elle est, qui a les idées claires et le verbe aisé, qui s’est renseignée sur le poste et l’entreprise, qui exprime un discours sincère et convaincant parce que travaillé, notamment des exemples choisis et évoqués sur un registre émotionnel (sans en faire trop), du naturel, du sourire, tout bien quoi.
Une belle motivation pour un beau projet professionnel.
PS : bonne chance à vous S.
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Toute peine mérite salaire
Rémunération, salaire, paie… autant de gros mots qui sont tabous en France, même dans les métiers de la création, de la communication, du marketing et du digital.
3 commentaires sur “Une belle motivation pour un beau projet professionnel”
Les bibliographies sur les écueils à éviter face à un recruteur qui se fait « l’avocat du diable » sont pléthoriques. Après avoir préparé un discours élaboré et naturel on se croit armé. Mais parfois, et oui, il y a un parfois…. l’« avocat du diable » est le diable en personne !
Flash back :
Suite à une expérience professionnelle déroutante dans une TPE, au sein de laquelle on m’avait fait 1000 et 1 promesses à l’embauche, du type : « nous savons que vous n’avez pas toutes les compétences requises pour ce poste mais vous avez un fort potentiel et nous mettrons tout en œuvre pour vous donner les moyens nécessaires pour réussir », je me retrouve en situation de négocier un licenciement. Les raisons ? Epuisement, limite burn out et perte de mes propres valeurs. J’ai en effet, déployé une énergie considérable pendant un an pour combler seule, mes lacunes et incarner l’« expertise » promise pour honorer des contrats sans flouer les clients. Et patatra, je me retrouve « sur le carreau ».
Anecdote :
Après un mois à tenter de transformer l’échec en force, j’utilise mon réseau pour me relancer dans la bataille avec à l’esprit le mot S.E.R.E .N.I.T.E. Je décroche un premier entretien facilement. Discussion agréable autour d’un repas, le poste me correspond…je vais rebondir. Dans la même journée, convocation pour un second entretien trois jours plus tard pour « faire connaissance avec l’associé et étudier les modalités de recrutement. » Yes !
C’est là que le diable intervient.
L’associé est un pro du recrutement bien renseigné … auprès de mon ancien employeur que j’avais quitté en « bons termes ». C’est de bonne guerre me direz-vous. Les questions fusent mais des questions uniquement centrées sur mes difficultés du moment. Il savait tout de moi ou plutôt il ne connaissait que ce qu’on avait bien voulu lui rapporter, dans les moindres détails, avant même que je franchisse le pas de sa porte. Question après question, j’ai gardé mon calme, positivé au maximum et tenté de maîtriser mon non verbal : c’est écrit dans les livres ! Dans le cas contraire, j’aurais écarquillé les yeux, gardé la bouche ouverte de stupeur et peut-être aurais-je interrompue cette mise en scène : courage fuyons et S.E.R .E.N.I.T.E … envolée ! En guise de conclusion, le recruteur heureux de sa prestation, me demande des noms d’anciens clients, en qualité de référence (il crée une boîte concurrente) Cette pratique est-elle autorisée ?
Au retour, je lui envoie un e-mail courtois précisant que je l’invite à contacter mon ancien employeur qui saura lui donner les éléments demandés car déontologiquement, il m’est impossible de répondre favorablement à sa demande. J’ai été testée sur ma loyauté, ma capacité à rester flegmatique et je ne sais quoi d’autre et j’attends encore sa décision finale …
Alors, Madame Romanet continuer à rappeler que nous sommes tous des êtres humains, avec nos atouts et nos faiblesses et éviter les erreurs de casting (réciproques), ô combien coûteuses mais profitables après coup !
Merci de votre commentaire Constance.
Et gardez bien cette attitude positive qu’on peut lire entre vos lignes, ça aussi, c’est une qualité essentielle qui fait la différence. Dans le cas de figure que vous évoquez, la conclusion pourrait être que chaque expérience, surtout quand elle est difficile, permet d’apprendre.
Je dois avouer que les premières expériences difficiles sont assez démotivantes, surtout dans les métiers de la communication / création…
Votre message me rassure, Je vais mettre dans ma tête le mot SERENITE… le temps que ça ses calme …