Le Magazine
Stress et sens moral détectés dans nos cerveaux
Ce mois-ci, deux dossiers passionnants à la fois dans le Figaro et dans Science & Vie traitent du cerveau et de la neuro-imagerie.
Le premier donne le chiffre de 200 000 tentatives de suicides par an (et 10 000 décès). Et nous explique que des travaux en cours, menés par des équipes de chercheurs français et anglais, tendent à démontrer, par le biais de l’imagerie fonctionnelle du cerveau, qu’il y a des zones cérébrales qui fonctionnent différemment selon notre vulnérabilité suicidaire.
Les scientifiques comparent 3 groupes d’hommes différents : tentatives de suicide dans le premier groupe, dépressions sans tentatives de suicides dans le second et indemnes de tout trouble dans le troisième. Sollicités par des visuels représentant des visages exprimant joie, colère, et autres sentiments, on décèle dans les volontaires du premier groupe (les TS) une hypersensibilité à la réprobation et à l’échec, une grande difficulté à réguler leurs émotions et une moindre sensibilité à réagir à des événements positifs.
On serait donc capable de mieux comprendre cette vulnérabilité en dépistant les personnes à risques.
A Bristol, une équipe de chercheurs travaille sur la bactérie Mycobacterium vaccae qui provoque, chez la souris, une libération de sérotonine, faisant remonter le taux, connu pour être particulièrement bas chez les dépressifs. Reste à prouver que le stress, très marqué dans la dépression, peut être réduit aussi chez les humains.
Enfin, Science et Vie développe tout un dossier sur des découvertes récentes en sciences cognitives (toujours par le biais de l’IRM) tendant à prouver que notre cerveau est prédisposé à deux valeurs : l’aversion à faire souffrir l’autre (si si !) et le sens de l’équité.
Exemple pour des bébés de moins de 2 ans, à qui est projeté un film où un individu pousse une petite fille par terre, laquelle se met à pleurer, puis relève une chaise tombée à terre. Ensuite, un autre individu pousse la chaise par terre et relève la petite fille. L’analyse des mouvements oculaires des enfants montre qu’ils considèrent différemment le « méchant » et le « gentil ». Et pourtant, ces bébés n’ont pas encore fait l’acquisition du langage.
Il semblerait donc que dans nos cerveaux des zones soient spécifiquement impliquées dans nos prises de décisions morales, ce qui rendrait cette qualité innée.
En même temps, cela n’empêche pas que l’être humain soit prédisposé, aussi, à la violence.
Exemple marquant d’une expérience menée en 1973 à Stanford (USA) où l’on a reconstitué un environnement carcéral : un groupe d’étudiants volontaires assurait la garde d’un autre groupe d’étudiants (volontaires eux aussi) enfermés dans un sous-sol de l’université. Rapidement, les geôliers ont montré une cruauté inexpliquée vis-à-vis de leurs détenus alors qu’aucune indication ne leur avait été donnée sur le comportement à adopter. Au final, il a même fallu interrompre l’expérience avant les 2 semaines prévues.
Il est vrai que nous sommes très loin de comprendre les méandres (pas toujours reluisants donc) de nos cerveaux.
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