Les 4 P du marketing c’est dépassé !

Est-ce qu’un modèle marketing vieux de 70 ans peut encore être d’actualité ?

Produit, Prix, Place et Promotion : les 4P tels qu’on les connaît ça sent un peu les « 30 glorieuses » non ? En quelques mots, pour se remettre dans le contexte : dans les années 60, l’industrialisation est bien en place, l’économie est en pleine croissance, la société de consommation voit le jour. Et face à l’afflux de produits sur le marché, le marketing prend ses aises dans les entreprises : il faut vendre ! C’est alors que E. Jerome McCarthy sort de sa manche 4 leviers sur lesquels les entreprises peuvent jouer pour définir leur stratégie. Le Mix Marketing est né. Depuis, Internet est entré dans nos vies et les réseaux sociaux nous accaparent pas mal de temps. Les 4P ont-ils résisté ?

5, 7, 10 : les P s’enrichissent et peaufinent les stratégies marketing.

Satisfaire le marché tout en maximisant la performance, tel est l’enjeu du Mix Marketing. Avec les 4P, les responsables marketing ont un outil à disposition pour s’assurer continuellement de la cohérence entre positionnement et promesse client. Et l’environnement économique a connu, connaît et va encore connaître de nombreux bouleversements. Au fil des décennies, les consommateurs sont sur-sollicités et leurs attentes plus fortes. Pour de nombreux spécialistes marketing, les 4P résistent, s’adaptent et évoluent.

Le 5e P comme « People », personnel en français

Ça a failli être Packaging mais non, la personne à qui on s’adresse est une question plus importante. Le 5e P invite les services marketing à répondre à la question « Qui vend le produit ? » et à intégrer la relation-client dans la stratégie d’entreprise.

Les 6 et 7e P comme « Process » (processus de vente) et « Physical evidence » (preuve physique)

Ces 2 nouveaux leviers apparaissent pour étendre le Mix aux services. Les services qui nécessitent entre autres des preuves qu’il fonctionne.

Les 8, 9 et 10e P comme « Permission marketing » (marketing de permission), « Purple cow » (vache mauve) et « Partnership » (partenariat)

On vous parlait déjà des 8 P en 2010 sur le mag Elaee.
En 2011, le mix marketing propose d’ajouter aux réflexions stratégiques ces 3 interrogations :
– quelles sollicitations d’un prospect après avoir recueilli son autorisation ?
– comment démarquer son produit et sortir du lot ?
– avec quelles autres marques nouer un partenariat pour bénéficier de leur réputation ?

Les 10P s’appuient sur l’importance de l’expérience clients : plus elle est mémorable, plus l’attachement à la marque et la force de recommandation seront forts. Avec ces nouveaux leviers, le mix marketing suit les évolutions du marché, les contraintes technologiques et la dynamique de l’environnement. Mais il prend surtout en compte la complexité des offres.

Au final, 4, 5, 7 ou 10 P : et si l’important ce n’était pas le nombre, mais la cohérence de la strat’ ?

Zéro P, mais des C, des E et des S !

Pour certains marketeurs, la théorie des 4P induit un message très directif et s’oriente vers la seule réponse aux besoins de la cible. Elle apparaît complètement surannée dans notre environnement digitalisé. De nouvelles approches, variées, ont donc émergé (et gageons que ce n’est qu’un début parce que innovation et métavers vont certainement influer beaucoup), supplantant nos P rassurants et bien-aimés.

Les 4C : Customer, Cost, Convenience, Communication

Dès 1999, Philip Kotler voit la nécessité de positionner le client au cœur de la stratégie marketing externe mais aussi interne.

Les 5E : Emotion, Expérience client, Échange, Engagement, Essence

C’est l’apogée du marketing émotionnel. Les individus ont besoin de sens et des mouvements anti-consuméristes se forment. Les entreprises doivent penser leur storytelling et l’expérience client, elles doivent envisager leurs clients comme des consomm’acteurs tout en les faisant se sentir unique. Piou 😅

Les 6S : Situation, Satisfaction, Social Network, Sécurité, Sensibilité au prix, Séduction

Au cœur de cette pensée plus axée sur les émotions, la sur-sollicitation des individus et tout ce qui en découle.

Le SAVE : Solution, Accès, Valeur, Éducation

Défini par Conrado, directeur marketing de Motorola, le SAVE est un marketing participatif. L’accès pour proposer (sur Internet) au bon moment ce que le client recherche. La valeur pour penser la satisfaction provoquée par l’acquisition du produit. L’éducation pour créer du lien et impliquer le consommateur à chaque étape du processus d’achat.

4C, 5E, 6S, SAVE : des programmes différents mais qui ont tous le même objectif : répondre le mieux possible au client.

Le Mix Marketing est mort : vive le Mix Marketing !

À travers toutes ces théories, on voit bien que le marketing est une discipline qui s’imprègne des évolutions sociétales et se repense en permanence. La preuve, tout le monde n’a pas encore adopté un seul et même modèle et il semble que ce qui reste le plus utilisé est une des évolutions des 4 P devenue 5, 7 ou même 10…
Et vous, quelle solution mobilisez-vous ?